Le Panorama du cinéma colombien célèbre sa 9e édition

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© La Roya, Juan Sebastián Mesa, 2021

Elle est encore peu connue en France. Pourtant, la cinématographie colombienne est de plus en plus reconnue dans le monde entier et visible dans de prestigieux festivals. Le Panorama du cinéma colombien célèbre sa 9e édition du 7 au 11 octobre au Reflet Médicis (5e). Des courts et des longs métrages, des échanges avec le public, une section parallèle… Se fait-on une toile aux couleurs de la Colombie?

L’inauguration du festival a lieu à l’Arlequin (6e) et dès lendemain toute la programmation se déplace au Reflet Médicis. Le film d’ouverture, La Roya, se passe dans les hautes montagnes colombiennes où un jeune homme doit se confronter à ses souvenirs et aux liens qui se sont évanouis. Le film de clôture, Los vivos y los muertos, est un conte intime et humble sur la filiation dénué de morale finale. Et entre ces deux films, 8 longs métrages, 24 courts métrages et 5 œuvres de réalité virtuelle.

Les films sélectionnés cette année sont avant tout inscrits dans les bruits et les pulsations du monde. Ils sont témoins d’une pluralité culturelle et d’une volonté de créer du sens:  que ce soit pour explorer les strates fossilisées du temps historique en créant de nouvelles matérialités (Bicentenario, 84, El renacer del Carare), pour suivre les traces de disparus (Los vivos y los muertos, La pérdida de algo de sentido, Superficies) ou encore pour déchiffrer des façons d’être au monde (Alvaro, Cindyrella, En lugar de irnos).

Ces créations présentent une myriade de formats. La sélection de cette année compte une grande présence de courts métrages qui sont fruit de l’influence d’une génération émergente de cinéastes désireux de renouveler les formes. Leurs œuvres interrogent de nouveaux paradigmes esthétiques, explorent des narrations hybrides et reflètent les enjeux politiques et sociaux en Colombie. Une bonne partie des réalisateurs sont issus de la diaspora colombienne en Amérique latine, en Europe et en Amérique du Nord.

La Section Parallèle est marquée par les mouvements et luttes souvent portés par l’élan de la jeunesse. Elle se compose de quatre œuvres latino-américaines (Brésil, Argentine et Chili), réalisées par des femmes sous la thématique «Soulèvements intimes – Luttes collectives». Tous ces films portent un regard acéré sur des sujets actuelles à partir de traitements formels, thématiques et narratifs différents. Ils partent d’une réflexion subversive sur les questions du corps, de la matérialité, de l’identité et du territoire.

La Section petit chiot propose huit films au jeune public pour lui «permettre de regarder ailleurs». Entre animation et stop motion, les 8 œuvres sélectionnées ont une durée d’entre 2 et 16 minutes. Une rencontre, deux ateliers et une collation pour les enfants sont également au programme.

Le Panorama du cinéma colombien, porté par l’association Le chien qui aboie, propose des rencontres avec les cinématographies colombienne et latino-américaine. Ces rendez-vous invitent à la découverte d’un cinéma en plein essor et des cultures en constante transformation. Pourtant, le cinéma colombien est en danger. La pandémie et une réforme fiscale prévue pourraient faire revenir vingt ans en arrière la production cinématographique. Cette 9e édition du Panorama est, selon ses organisateurs, l’affirmation d’une lutte!

 

Infos pratiques

 

3, rue Champollion 75005 Paris
Du 7 au 11 octobre 2021
Site internet