Les (super)-héros autochtones à l’écran est la devise de cette année. Le Festival du cinéma aborigène australien revient pour une nouvelle édition. Jusqu’au 9 janvier 2022, ce rendez-vous immanquable célèbre sur grand écran des icônes aborigènes australiennes. Des pionniers les plus saillants jusqu’aux super-héros les plus flamboyants, il propose un programme cinématographique inédit. N’hésitez pas à vous rendre dans les salles de cinéma et à voyager dans des terres océaniques.
La promesse des organisateurs? Paris sera transformé en un «pôle d’éruptions cinématographiques aborigène». Le programme rassemble un panorama d’icônes irrévérencieuses, de pionniers enflammés, de paladins du désert, de légendes olympiques, de Wonder Women aborigènes et d’héroïnes de comédies romantiques pleines d’esprit… Le festival confronte différents confluents de la nouvelle vague aborigène: un éventail de films allant de documentaires révolutionnaires à des comédies romantiques plus classiques. Le tout saupoudré de métaphores néo-western.
Tous les films programmés sont des avant-premières. Le documentaire Freeman retrace l’ascension pleine de force et de dignité de Cathy Freeman. Elle est la première athlète d’origine autochtone à avoir emporté la finale du 400 mètres des Jeux Olympiques de Sydney de 2000. Un autre documentaire et un autre sportif aborigène: le footballeur Adam Goodes est le protagoniste de The Australian Dream. Ce film pose des questions fondamentales sur le racisme et la discrimination dans le sport en l’Australie de nos jours.
We Don’t Need a Map est un documentaire de Warwick Thornton, réalisateur connu notamment pour Samson et Delilah, Caméra d’or à Cannes en 2009. Ce nouveau travail décortique l’appropriation culturelle récente d’un symbole aborigène, la Croix du Sud, par des groupuscules racistes. Thornton est aussi le coréalisateur de la série Mistery Road dont le festival projette les deux premiers épisodes de la dernière saison. Une affaire sordide est la toile de fond d’une histoire universelle de colonisation où deux cultures se doivent de cohabiter et de réconcilier leur passé.
Côté courts métrages, Never Stop Riding et Kungka Kunpu (Femmes fortes) font partie de la sélection du festival. Tous les deux se déroulent dans la communauté aborigène Indulkana, située dans l’Australie méridionale. Mais pour aller encore plus loin et en douceur, la comédie romantique Top End Weding transporte le spectateur aux îles de Tiwi. Le réalisateur de ce long métrage de fiction est Wayne Blair, connu en France pour son film Les Saphirs, sélectionné pour Cannes en 2012.
Le festival, organisé dans le cadre du programme Australia Now, propose également plusieurs rencontres, ciné-débats et échanges avec le public. Un événement surprise clôturera le meilleur cinéma de la nouvelle vague aborigène. Stay tune!
Au début des années 1990, les aborigènes australiens avaient tourné eux-mêmes seulement quatre heures. Il a fallu attendre 1992 pour voir la première fiction réalisée par un cinéaste autochtone: Jindalee Lady de Brian Syron. Un an après, Tracey Moffat réalise Bedevil, sélectionné pour Cannes dans la catégorie Un certain regard. La poignée de cinéastes qui luttait pour se faire entendre est devenue aujourd’hui une industrie plus que florissante. Le succès de Samson et Delilah (2009), Les Saphirs (2012), Charlie’s Country (2013), Mystery Road (2013), Goldstone (2016), Sweet Country (2017)… montrent l’importance créative et culturelle d’un nouveau mouvement du cinéma aborigène australien sur la scène internationale.
Infos pratiques
Plusieurs salles de cinéma à Paris | |
Jusqu’au 9 janvier 2022 | |
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