Africolor chante les musiques de toutes les Afriques du monde

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Poundo, artiste franco-sénégalaise / © David Ditoma

Africolor «élargit» nos oreilles par des rencontres musicales inédites. Du 12 novembre au 22 décembre, ce festival nomade propose des musiques africaines et des créations adressées aux Franciliens. Au programme, 120 artistes et 32 concerts pour continuer de tresser les liens entre le Nord et le Sud. De quoi donc retrouver toutes les métamorphoses des musiques africaines actuelles issues des bouleversements historiques et politiques.

Le festival accueille depuis bientôt 30 ans les interprètes et les créateurs de tous les horizons, qui cherchent un renouveau créatif et collectif à travers les musiques africaines. Cette année, comme d’habitude, le line-up est rempli de propositions variées: de grands maîtres comme Ballaké Sissoko, Femi Kuti et Super Mama Djombo; des femmes puissantes comme Sona Jobarteh, Leïla Martial, Poundo, Hewan Gebrewold et Haleluya Tekle Tsadik ou les Go de Bamako, le premier Girls Band Malien… Mais également, Théo Ceccaldi, Clément Janinet & Adama Sidibé, Sékouba Bambino, Sam Mangwana, Valérie Belinga et la toute première venue d’Abel Selaocoe…

Le public va être témoin, entre autres magnifiques propositions, de l’univers musical des chants des pygmées; d’une mélange entre la liberté du jazz et la profondeur des sons azmaris; d’une sublimation des chants malinkés; d’un hommage aux grands maîtres du taman; des notes limpides de la harpe-luth à 21 cordes d’origine mandingue; d’une célébration de la musique de tradition griotique et de townships sud-africains; d’un show électro-tribal afro-futuriste; d’un dialogue inédit entre le violon et le soku; d’une conteuse moderne avec un univers musical qui claque et qui crâne…

D’après Sébastien Lagrave, directeur du festival, Africolor est «à l’écoute des mutations de toutes les Afriques du monde (Caraïbes, Océan Indien, Brésil etc.), de leurs urbanisations forcées et de leurs circulations, migrations, choisies ou non[…]. Il s’agit d’une large famille musicale reposant sur la polyrythmie, l’absence de mesure, l’absence de temps fort/temps faible, des vocalités particulières».

Depuis sa fondation en 1989 par Philippe Conrath, créateur du label Cobalt, Africolor est le plus grand festival de création autour des musiques africaines. On peut lire sur l’historique du festival qu’il est «une vitrine de l’Afrique vivante d’aujourd’hui: urbaine, cosmopolite, politisée, déchirée parfois, traversée par des conflits qui reflètent les appétits mondiaux, branchée sur la sono mondiale, mais aussi tournée vers son patrimoine, ses épopées, ses ancêtres».

«Les musiques africaines sont une partie essentielle de l’histoire de la musique de par leur singularité, leurs formes de savoirs et de transmissions, leurs fonctions sociales et politiques. Ce sont des musiques savantes et populaires, exigeantes et partagées, collectives, spirituelles et légères quand elles le souhaitent. Elles apportent à l’histoire commune une manière singulière et unique d’incarner la musique, de transmettre (oralement ou non) des savoirs anciens. Elles continuent chaque jour de montrer au monde la façon dont la musique peut être le vecteur des émancipations politiques, loin d’une pratique artistique détachée du réel», décrit M. Lagrave dans le manifeste d’Africolor.

Le festival, annoncent les organisateurs, est le lieu des rencontres, confrontations, déceptions ou réjouissances, incompréhensions ou transes inouïes, expériences vivantes et vibratoires qui cassent notre rapport aseptisé à la scène et au son. Plus que des concerts, les soirées Africolor sont les croisements de tous ceux qui, à travers les musiques africaines, veulent vivre autrement et ensemble les sons et les mots de l’Afrique présente, ici, ailleurs, d’hier et de demain.

Le festival se déroule dans 6 départements, 20 villes et 23 salles partenaires. Vous ne devriez donc pas être loin d’un de 32 concerts organisés. Alors, n’hésitez pas à vous y rendre pour «retrouver le goût des hybridations musicales, des vibrations dans les orteils et des sourires aux lèvres démasquées…».

 

Infos pratiques

 

Paris et banlieue
Du 12 novembre au 22 décembre 2021
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