Bonsaï Culture Expo à Paris : passion et engouement

Bonsaï

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Art traditionnel en Chine. Art majeur au Japon. Art en vogue en France. Ce week-end, tous les amateurs de la culture miniaturisée de végétaux se donnent rendez-vous à la Bonsaï Culture Expo de Paris. Le cadre est unique. Cet événement annuel a lieu au Parc floral (12e), dans les pavillons de la toute première exposition permanente publique de bonsaï en Europe. Connaisseur, néophyte ou simple curieux ? Tout le monde va trouver son bonheur.

 

Cette rencontre présente 25 bonsaïs sculptés par des professionnels et amateurs. Les visiteurs peuvent admirer toutes ces petites merveilles et les noter à partir d’un système de votes interactif. Ils vont également retrouver les 80 bonsaïs de la collection permanente du Parc floral. Véritables trésors végétaux du patrimoine de la ville de Paris.

 

La programmation inclut aussi trois démonstrations in-situ par des experts reconnus dans le milieu : le travail d’un pin sylvestre, la mise en forme d’un pin noir et le travail sur un yamadori. Ce terme japonais nomme les arbres prélevés directement dans la nature afin de les transformer en bonsaï. Les intervenants, tous des artistes du bonsaï, sont J.P Hoareau, Alexis Bouras et Gaby Becker.

 

À Bonsaï Culture Expo de Paris, on peut aussi acquérir son tout premier bonsaï ou pré-bonsaï, faire grossir sa collection et trouver la poterie idéale, le livre ou l’outillage nécessaire à la pratique de cet art de vivre. Pépiniéristes, céramistes et artistes sont sur place pour orienter, conseiller ou partager leur passion avec les visiteurs.

 

L’art du bonsaï

L’art du bonsaï s’est d’abord développé en Chine sous une forme plus complexe appelée penjing. Il aurait été introduit au Japon à l’époque de Heian (794-1192) par des moines bouddhistes. Cette pratique se retrouve également dans les cultures du Vietnam et la Corée sous l’influence chinoise.

 

Au Japon, durant la période de Kamakura (1192 à 1333), on assimilait les bonsaïs à des objets d’art. Ils symbolisent l’éternité et l’harmonie entre l’homme et la nature. Objets de luxe, ils sont signe de grandeur pour les seigneurs de l’époque et les nobles de la cour.

 

En Europe, les bonsaïs ont été introduits lors de l’exposition universelle de Paris de 1878. Avec le début de l’ère Meiji au Japon, les échanges commerciaux se font plus nombreux. Les voyageurs et les grands collectionneurs transportent du Japon une grande quantité de plantes et d’arbustes peu connus en Europe. De nos jours, on n’exporte plus les bonsaïs centenaires. Ils font partie du patrimoine nippon.

 

La codification des bonsaïs la plus connue en Occident est celle du Japon. Le bonsaï ne cherche pas le mimétisme avec la nature, mais l’évocation en miniature de la puissance de l’arbre. Le but est donc une recherche esthétique. Pour créer un bonsaï, on applique différentes techniques (taille des branches et racines, gestion des apports nutritifs…) et modelage de la forme (par ligature).

 

On peut créer un bonsaï à partir de n’importe quelle essence d’arbre ou d’arbuste. Mais certaines espèces sont plus courantes : les pins noirs japonais, les pins à cinq aiguilles, les genévriers, les ormes de Chine et les érables japonais. Les bonsaïs peuvent atteindre un âge très respectable. Le plus vieux connu serait un Pinus parviflora, datant de l’an 1500, et toujours visible au Takagi Bonsai Museum de Tokyo.