Immensité et diversité : une traversée documentaire du Canada en 65 films

Photograme film La Fin des terres

La Fin des terres (2019) / © ONF

Cette rentrée, le cinéma documentaire canadien est à l’honneur à la BPI. La Bibliothèque publique d’information, au Centre Georges Pompidou, propose aux Parisiens un ambitieux voyage cinématographique. Entre pépites et classiques, entre ancien et récent, la programmation dessine le portrait d’un pays complexe. Le rapport à la terre, l’attachement à la langue, la transmission d’une culture, les conditions de travail, le cadre des institutions, l’installation sur le territoire, les luttes pour la reconnaissance ou l’égalité… L’itinéraire démarre le 7 septembre et se termine le 17 novembre 2022.

 

Le cycle Au Canada : une traversée documentaire propose de mêler les cinéastes connus et peu connus, de faire dialoguer francophones et anglophones et de jumeler des films autochtones et des films venus d’autres contrées. La plupart des séances associent un long métrage à un court métrage afin de faire résonner des paroles à travers les âges et le pays. La programmation aborde ainsi plusieurs grandes thématiques : Représentations autochtones ; Le Projet de l’Île Fogo ; Parcourir, observer, habiter ; Nommer, préserver, transmettre ; et finalement, Défis pour faire société.

 

Représentations autochtones

Dans la section Représentations autochtones, le cycle programme plusieurs courts métrages et moyens métrages produits par l’Indian Film Crew. Cette équipe de production, soutenue par l’Office national du film de Canada (ONF), est entièrement composée par des aborigènes. Grâce à elle, les Premières nations s’approprient certains moyens d’expression cinématographique et partagent d’autres histoires et de points de vue différents.

 

L’une des figures tutélaires de ces nouvelles productions est la réalisatrice, scénariste et productrice Alanis Obomsawin. Le public aura l’occasion de voir Mère de tant d’enfants. Ce film dépeint des cultures matriarcales fortes auxquelles on a tenté d’imposer des habitudes et coutumes étrangères. Par ailleurs, le 30 septembre, une table ronde abordera le sujet des représentations autochtones dans le cinéma sous le titre Un cinéma sur, pour, avec et par les nations autochtones. Elle sera animée par André Dudemaine (cinéaste), Sophie Gergaud (docteure en anthropologie visuelle) et Céline Petit (docteure en ethnologie).

 

Projet de l’Île de Fogo

Le cycle présente également le Projet de l’Île Fogo. Plusieurs courts métrages retraceront l’expérience pilote du programme Challenge for Change / Société nouvelle, créé au sein de l’ONF. Il s’agit d’une histoire méconnue du cinéma d’intervention sociale. Le projet est conçu comme un moyen donné aux habitants de l’île pour exprimer leurs problèmes, les partager au sein de la communauté grâce au support filmique, et ensuite les discuter collectivement.

 

On a souvent montré les réalisations de l’ONF comme des jalons dans l’évolution des pratiques documentaires. Des cinéastes se sont démarqués, au Canada comme à l’étranger, et certains films représentent aujourd’hui des références majeures. Toutefois, au cours de cette traverse cinématographique, il s’agit d’aller au-delà de cet héritage. Ce long périple permet donc de découvrir les multiples visages d’une société traversée par de grands déchirements.