Exposition : le coup de génie de Champollion a 200 ans

Exposition Frida Kahlo Paris

Statue de Champollion au Collège de France / © P. IMBERT - Collège de France

C’était il y a 200 ans, le 14 septembre 1822. « Je tiens l’affaire ! ». De cette manière, Jean-François Champollion annonce à son frère qu’il vient de trouver la clé des hiéroglyphes. Grâce à cet exploit, une civilisation muette pendant un millénaire et demi retrouvait sa voix. Jusqu’au 25 octobre, le Collège de France accueille l’exposition Champollion 1822, et l’Égypte ancienne retrouva la parole. C’est justement dans les murs de cette institution illustre que le jeune prodige a enseigné l’égyptologie. Empressez-vous, l’entrée est gratuite !

 

L’exposition est destinée à tous les publics. Elle permet de découvrir les hiéroglyphes, le mystère que leur déchiffrement a posé aux savants, la personnalité géniale de Champollion, la découverte du secret des hiéroglyphes et la naissance de l’égyptologie. Un riche parcours expose de nombreux documents de la main même de Champollion, des ouvrages rares, des œuvres d’art et autres monuments égyptiens.

 

Un parcours en 4 parties

La première partie de l’exposition plonge le visiteur dans le monde des écritures égyptiennes. Elle présente deux objets emblématiques : l’obélisque de la Concorde et la pierre de Rosette. Cette dernière est un fragment d’une stèle gravée de l’Égypte antique qui porte trois versions d’un même texte. C’est grâce à elle que Champollion a pu déchiffrer les hiéroglyphes. Un moulage grandeur nature de l’originale, qui se trouve au British Museum, est présente dans cette salle.

 

L’espace suivant raconte comment, pendant un millénaire et demi, la civilisation pharaonique se retrouve muette et inaccessible. Et comment plusieurs savants ont cherché à la faire parler depuis la fin de l’Antiquité et surtout à la Renaissance. Cette section replace la découverte de Champollion dans la perspective d’une longue et laborieuse conquête de l’esprit. On évoque également dans cet espace la fièvre de l’égyptomanie qui saisit le XIXe siècle.

 

Dans la troisième partie, on découvre et suit Champollion de son enfance à l’accomplissement de son rêve d’Égypte. On assiste aussi à la mise en place de sa méthode de travail. Elle était fondée sur l’accumulation de copies de textes dans différentes langues qu’il pouvait comparer les uns aux autres. Au centre de cette section, le processus de déchiffrement des hiéroglyphes se déroule pas à pas.

 

La dernière section relate l’histoire commune de Champollion et du Collège de France. L’institution l’a accueilli comme professeur en 1831 sur la première chaire d’égyptologie. Rien ne traduit mieux ces liens privilégiés que sa statue qui se dresse dans la cour d’honneur. Elle est l’œuvre de Auguste Bartholdi, l’auteur de la statue de la Liberté à New York. L’artiste réalise plusieurs esquisses pour finalement s’arrêter sur la présentation d’un Champollion debout, le pied sur la tête du pharaon Ramsès.

 

Le flambeau est tombé

Champollion le Jeune, comme on le surnommait, est mort à 41 ans, le 4 mars 1832. L’émotion suscitée par sa disparition est immense. L’égyptologue John Gardner Wilkinson (1797-1875), pourtant rival de Champollion, l’exprimera en ces termes « le flambeau est tombé à terre et personne n’est capable de le reprendre ».