Les enfants de l’ère Meiji: une exposition entre art et histoire

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Instruction des enfants à l’école primaire, Nikutei Karyô, 1874 / © Collection du Kumon Institute of Education

Un sujet original et peu traité jusqu’à présent. Jusqu’au 21 mai 2022, Les enfants de l’ère Meiji. À l’école de la modernité (1868-1912) est la nouvelle exposition de la Maison de la culture du Japon (15e). Elle esquisse un portrait des enfants japonais qui ont grandi à la fin du XIXe siècle, et aborde la modernisation et l’ouverture du Japon à l’Occident. Toutes les belles estampes exposées vont vous permettre de retourner à l’école et de (re)apprendre sur l’histoire, la botanique, la zoologie… et même de jouer!

L’intérêt de cette exposition n’est pas seulement de pouvoir contempler la beauté, la délicatesse et, parfois, l’humour des estampes. Son importance est aussi de permettre au public d’apercevoir le Japon de la fin de l’ère Edo (1600-1868) et le début de l’ère Meiji (1868-1912). La première se caractérise par l’isolement de l’archipel du reste du monde. La seconde, à contrario, se définit par «l’ouverture à la civilisation» et la modernisation de la société japonaise.

Les innombrables images qui témoignent de cette ouverture (kaika-e) publiées à cette époque décrivent les nouvelles mœurs et coutumes: l’apparition du chemin de fer, les bâtiments de style occidental, etc. La fin de l’isolement commercial du pays développe également l’intérêt des Japonais pour le reste du monde et pour les langues étrangères, en particulier l’anglais.

Environ 140 pièces composent le parcours de l’exposition. Des ukiyo-e représentant des enfants, mais aussi des ukiyo-e destinés aux enfants tels que des estampes pédagogiques pour s’instruire, des estampes-jouets pour s’amuser ou encore des estampes de récits pour rêver. Parallèlement à ces types d’images, dans les années 1890, se développent des estampes «de genre» prenant pour sujet la vie des enfants. L’exposition donne à voir des œuvres de ce type signées par quatre maîtres: Yôshû Chikanobu, Ogata Gekkô, Miyagawa Shuntei et Yamamoto Shôun.

La fin de l’exposition propose de découvrir une quinzaine d’eaux-fortes de petit format de Georges Bigot. Cet artiste français a vécu dans l’archipel et a représenté le Japon moderne en pleine métamorphose. Ses œuvres dépeignent le vieux Japon qu’il aimait et qui, à son arrivée en 1882, n’avais pas encore complètement disparu.

«En plus d’admirer des estampes d’enfants datant de l’ère Meiji, on est fasciné de pouvoir découvrir des thèmes qui nous sont proches dans des œuvres que l’on voit pour la première fois. Le public français saura certainement lui aussi y être sensible. Les enfants en tenue occidentale sur des images imprimées selon le procédé traditionnel de la gravure sur bois –mais portant des inscriptions en alphabet latin– témoignent des échanges entre le Japon et l’Occident; l’énergie que dégagent ces enfants est à la fois universelle et intemporelle», raconte Kana Murase, commissaire de l’exposition et conservatrice au Musée d’arts graphiques de la ville de Machida.

Les estampes exposées proviennent de deux importantes collections japonaises: du musée d’arts graphiques de la ville de Machida et de l’Institut d’éducation Kumon.

 

Infos pratiques

 

101 bis, quai Branly 75015 Paris
Jusqu’au 21 mai 2022
Site internet