Edvard Munch et la Norvège, au-delà du Cri

Le Cri

Edvard Munch, Tête du "Cri" et mains levées, 1898 © Dag Fosse / KODE

 

L’artiste norvégien le plus célèbre du monde. Le musée d’Orsay en partenariat avec le musée Munch d’Oslo présentent Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort. L’exposition embrasse l’ensemble de la carrière du peintre, trop souvent réduite à une œuvre : Le Cri. Jusqu’au 22 janvier 2023, une cinquantaine de peintures majeures et un ensemble important de dessins et d’estampes font la part (très) belle d’une riche programmation culturelle. La Norvège à Paris !

 

L’ambition de cette manifestation est de montrer l’ampleur de la production artistique de Edvard Munch (1863-1944). À travers neuf salles, elle explore soixante ans de création et invite à revoir son travail dans sa globalité. Les différentes parties de l’exposition, aux réminiscences poétiques, plongent le public dans une œuvre puissante : De l’intime au symbole ; Explorer l’âme humaine ; La Frise de la vie ; Les vagues de l’amour ; Reprises et mutations du motif ; Le drame du huis-clos ; Mise en scène et introspection ; Le grand décor ; et Épilogue.

 

Le parcours de l’exposition ne s’astreint pas à une logique chronologique. Il se construit plutôt sur le principe du cycle. Cette notion, chère à Munch, est un outil essentiel pour la compréhension globale de sa peinture et pour l’appréhension de son processus créatif. L’artiste réalisait régulièrement de nombreuses déclinaisons d’un même motif ou plusieurs versions d’un même sujet… Et passait sans rupture d’un médium à un autre.

 

« Dans mon art, j’ai cherché à m’expliquer la vie et son sens – j’ai aussi eu l’intention d’aider les autres à comprendre leur propre vie. J’ai toujours mieux travaillé avec mes peintures autour de moi – je les ai arrangées ensemble et j’ai senti que certaines des images étaient liées les unes aux autres dans le contenu – lorsqu’elles étaient placées ensemble, il y avait immédiatement une résonance entre elles […]. C’est devenu une symphonie ».

 

Programmation culturelle

Une fenêtre ouverte sur les imaginaires nordiques. Une riche programmation culturelle, soutenue par l’Ambassade de Norvège en France, accompagne l’exposition. Le week-end du 3 et 4 novembre, le musée d’Orsay invite à découvrir les écrivains norvégiens. Le cadre est exceptionnel : l’ancien fumoir de l’hôtel d’Orsay. Pour l’occasion, il devient salon de lecture éphémère et mettra à disposition du public une sélection de romans, essais, nouvelles, bandes dessinées et albums jeunesse en consultation libre.

 

Un mois plus tard, le 3 décembre, le musée organise la rencontre « que doivent les artistes norvégiens d’aujourd’hui à Edvard Munch ? ». Le romancier et essayiste norvégien Karl Ove Knausgaard, et le prodige du cinéma norvégien Joachim Trier seront présents pour répondre cette question. Tous les deux sont passionnés et habités par l’œuvre de Munch. À l’issu de l’entretien aura lieu la projection du documentaire The Other Munch réalisé par Trier en 2018.

 

Le 22 et 23 novembre, le musée ouvre ses portes au Ballet national de Norvège. Les danseurs interpréteront des extraits de ballets créés et mis en scène par Marit Moum Aune, d’après les pièces Hedda Gabler et Les Revenants d’Henrik Ibsen. Pour danser ces scènes d’un passé norvégien, entre douleur et tendresse, ils seront accompagnés par la trompette de Nils Petter Molvær. Les œuvres de Munch et d’Ibsen évoquent des thématiques qui sont encore contemporaines. Elles ont profondément contribué au façonnement de l’identité norvégienne en Europe.

 

La programmation inclut aussi des conférences, des entretiens et des concerts en soirée et à l’heure du déjeuner.