Les photos de Lorenzo Armendáriz captent la vie des tsiganes mexicains

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© Lorenzo Armendáriz

Se déplacer pour exister… En effet, c’est ce qui a fait le photographe Lorenzo Armendáriz. En 1995, il a entrepris un long voyage à la recherche de ses origines au cœur des communautés tsiganes en Amérique latine et en Europe. Sa caméra a saisi en noir et blanc des instants vifs et précieux. L’Institut culturel du Mexique (3e) nous les dévoile jusqu’au 27 janvier 2022.

Andar para existir, voilà le titre original en espagnol de cette belle exposition. Ce nom a de multiples significations poétiques. À fur et à mesure qu’Armendáriz parcourait le monde, il découvrait les ombres et les lumières de ses origines. En marchant, comme ses ancêtres, il ouvrait ses yeux, et les nôtres, à un peuple divers. En s’intégrant à leurs réseaux, il devenait le témoin privilégié de leurs relations complexes.

De la France à la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie; du Mexique à l’Équateur, en passant par la Colombie, le Chili et l’Argentine, Armendáriz cherchait des liens avec les Roms et les Ludars. Il n’a seulement retracé la vie de son grand-père Mexicain, appelé «le Hongrois». Il a également éclairé son regard, le nôtre aussi, sur le quotidien d’artistes méconnus ayant largement contribué au rayonnement du cinéma et du cirque ambulants au Mexique. L’exposition projette une vidéo qui illustre bien ce dernier sujet.

Toutes les photographies rendent compte de ce périple presque initiatique. Les portraits de l’exposition, la plupart en grand format, révèlent des visages fascinants, des hommes et des femmes vêtus de gloire et tannés par des vies nomades

Originaires de Roumanie et des Balkans, les Tsiganes Ludar sont arrivés au Mexique par Veracruz à la fin du XIXe siècle. Depuis, ils se sont intégrés à la vie du pays en offrant des spectacles de rue comme le fakirisme ou les danses en compagnie d’ours et de singes. Nombreux sont ceux qui se sont longtemps consacrés également au cinéma ambulant.

Les idées, positives ou négatives, qui circulent sur les Tsiganes dans le monde sont également présentes au Mexique. Ici comme ailleurs, on voit la complexité des rapports que ce peuple entretient avec les institutions, les sociétés et l’imaginaire des populations où ils s’arrêtent.

Spécialisé dans la documentation photographique, Lorenzo Armendáriz a documenté plus de 40 groupes autochtones au Mexique et au Guatemala. Son travail se réfère particulièrement à l’homme et à sa vision du monde. Un autre sujet qu’il aborde souvent est le transit de groupes nomades et semi-nomades, où le voyage représente une expérience vitale.

Les photographies de Lorenzo Armendáriz ont été exposées dans une vingtaine de pays. Son œuvre fait aujourd’hui partie de collections telles que la Bibliothèque nationale de France, la Photothèque de Cuba, la Fondation Ronald Margolis en Arizona, l’association Them Romano de Laciano, en Italie, la Photothèque nationale de l’INAH, le Centro de la Imagen et la Photothèque Nacho López, ainsi que l’Université du Michoacán San Nicolás de Hidalgo, au Mexique.

 

Infos pratiques

 

119, rue Vieille-du-Temple 75003 Paris
Jusqu’au 27 janvier 2022
Site internet