Le quai Branly met au grand jour des sculptures congolaises

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Appui-nuque musaw, Yaka, collecté vers 1930 / © Musée Royal de l'Afrique Centrale, Tervuren, J.M.Vandyck

Lumière sur le Bandundu, ancienne province de la République Démocratique du Congo. La part de l’ombre. Sculptures du sud-ouest du Congo dévoile une production artistique d’une région riche mais encore méconnue. Jusqu’au 10 avril 2022, le Musée du quai Branly présente plus de 160 œuvres pour la plupart jamais exposées. L’occasion de redonner toutes ses lettres de noblesse à la statuaire en bois congolaise.

Au-delà des masques emblématiques, l’exposition entend éclairer une production plus secrète, celle de la statuaire en bois. Ce sont ainsi plus de 160 œuvres datant dans leur grande majorité des années 1875 – 1950 et créées par les Yaka, Pende, Tshokwe et Suku, et par des groupes plus discrets comme les Yanzi, Buma, Lyembe, Sakata ou Mbala. Elles sont présentées et analysées: de leurs caractéristiques typologiques, iconographiques et stylistiques aux détails de leurs usages. Il y a ici de véritables chefs-d’œuvre mais aussi de plus petits objets, banals dans leur apparence, mais qui racontent une histoire. L’exposition invite au visiteur à apprendre à voir, à regarder, pour mieux comprendre.

L’exposition débute par les masques les plus iconiques de la région et invite à la découverte de la statuaire –tout aussi considérable, aussi bien par sa fonction que par la nature de ses matériaux… La partie historique est ensuite abordée pour offrir un éclairage sur l’histoire des hommes mais aussi celles des objets. Le parcours s’achève sur les objets sculptés les plus remarquables de la région qui ne sont ni des masques ni de la statuaire comme des appui-nuques, des cannes ou encore des pendentifs en ivoire.

Orchestrée par Julien Volper, conservateur au Musée royal de l’Afrique centrale (Tervuren, Belgique), l’exposition explore les zones d’ombres qui témoignent tout autant des doutes de la recherche que des amnésies volontaires comme involontaires de la Mémoire. Emmanuel Kasarhérou, président du Musée du quai Branly – Jacques Chirac affirme que tous les objets réunis «laissent entrevoir un territoire artistique et culturel immense, qu’institutions et historiens de l’art ont jusqu’à présent timidement arpenté, quand ils ne l’ont tout simplement pas tenu à l’écart. On le regrettera rétrospectivement en se réjouissant dans un même mouvement que ce déficit d’exposition soit aujourd’hui corrigé».

Le sud-ouest congolais constitue un vaste territoire et une population de plus de 28 millions d’habitants. Il regroupe les provinces actuelles du Kwango, du Kwilu, du Mai-Ndombe et de Kinshasa où plusieurs dizaines de peuples cohabitent. Une diversité que l’on retrouve tout particulièrement dans le domaine des arts plastiques, comme en témoigne l’extraordinaire variété des formes de la statuaire, des masques et autres objets usuels de la région (pendentifs, instruments divers…).

 

Infos pratiques

 

37, quai Branly 75007 Paris
Jusqu’au 10 avril 2022
Site internet