Wampum, perles de diplomatie et de métissage

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Protège-poignéts, ethnie Mohawk, 18e siècle / © Musée du quai Branly – Jacques Chirac (Photo: Patrick Gries, Valérie Torre)

Les mots prononcés ne sont retenus comme sincères que s’ils sont accompagnés de wampum. Perle de coquillage d’Amérique du Nord, le wampum est bien plus qu’une simple matière première. À travers une cinquantaine de pièces, l’exposition Wampum. Perles de diplomatie en Nouvelle-France propose de faire connaître l’histoire qui se cache derrière cet élément méconnu mais fondamental. Jusqu’au 15 mai, le Musée du Quai Branly présente un bel exemple de métissage entre les nations autochtones nord-américaines et les colonies européennes.

Pour la toute première fois, l’exposition réunit l’ensemble des wampums conservés en France, à Paris, Chartres, Besançon et Lille, parmi les plus anciens au monde. L’étude historique et l’analyse comparative de ces spécimens offre la possibilité d’appréhender les valeurs, les usages et les intentions liés au wampum. Objet du passé, le wampum est aussi un symbole du présent: l’exposition, issue d’un dialogue avec des partenaires abénaki, français, huron-wendat et haudenosaunee,  aborde également son rôle dans les pratiques autochtones actuelles.

Utilisé également comme ornement ou symbole de prestige, échangé et offert, enfilé et tissé, le wampum est le témoin précieux d’un chapitre de l’histoire de la Nouvelle-France (1600-1760). Il est une entrée privilégiée pour comprendre les relations variées établies entre groupes algonquiens, iroquoiens et européens, et la société profondément métisse qui se met alors en place. Il documente notamment les traditions diplomatiques autochtones, l’adaptation européenne à ces traditions et la mythologie amérindienne.

Le parcours de l’exposition se dépolie sur neuf sections: Le nord-est américain à l’époque de la Nouvelle France –dans un monde de l’oralité où l’écrit n’a pas encore sa place, les nations européennes se plient aux protocoles autochtones, et adoptent l’usage de ces «perles qui parlent» pour négocier alliances et traités–; Bâtir la paix –en 1701 avec la Grande Paix de Montréal, un traité de paix négocié avec du wampum entre la France et trente-neuf nations d’Iroquoisie–; Les perles de wampum; De la main des femmes; Paré de wampum; L’arbre de paix; Les robes noires –les jésuites sont ainsi nommés par les autochtones en raison de leur longue soutane noire.

L’exposition se poursuit avec la section Le feu du conseil ne faiblit pas –de nos jours, avec les mouvements d’autodétermination menés par les nations nord-amérindiennes, les colliers de wampum sont devenus des symboles de la souveraineté autochtone et ont retrouvé leur rôle de premier plan–. La dernière partie du parcours présente les wampums conservés en France et les sentiments multiples que ces pièces suscitent.

Ce projet a été réalisé en collaboration avec le Seneca Art & Culture Center – Ganondagan State Historic Site (New York State), le Musée McCord (Montréal), ainsi que le Bureau du Nionwentsïo (Conseil de la Nation huronne-wendat, Wendake, Québec). L’exposition a également compté sur le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France.

 

Infos pratiques

 

37, quai Branly 75007 Paris
Jusqu’au 15 mai 2022
Site internet