Une fenêtre ouverte à Paris sur le cinéma d’auteur chinois. La 5e édition du festival Allers-Retours propose 9 longs et 6 courts métrages : fictions, documentaires et animations. Premiers travaux ou films de cinéastes confirmés, la sélection témoigne du regard que les réalisateurs portent sur leur propre pays mais aussi sur le monde. Les salles obscures du musée Guimet (16e) et du Studio des Ursulines (5e) accueillent tous ces films du 3 au 12 février 2023. Un aller-retour en Chine sans jet-lag.
Images, couleurs, tonalités et formats divers. Artistes qui créent à partir de leurs obsessions tout en refusant les intérêts commerciaux. Le festival Allers-Retours offre une programmation tout à fait alléchante. PARISCOSMOP fait sa propre sélection guidé surtout par l’envie de découverte de réalités lointaines.
La programmation
Le documentaire After the Rain (2021) de Fan Jian offre une plongée en profondeur dans l’histoire tragique de deux familles. À la suite du terrible tremblement de terre, plus de six mille parents de jeunes victimes sont encouragés à poursuivre leur vie. Hantées par la peur, le ressentiment et le chagrin, les familles cherchent l’espoir.
Louis est le deuxième enfant de ses parents, à une époque où la politique de l’enfant unique est de rigueur en Chine. Se sentant effacé de sa propre histoire, il décide de filmer ses proches pour renouer le dialogue. Four Journeys (2021) de Louis Hothothot est un documentaire et une thérapie filmique.
La fiction Farewell, My Hometown (2021) de Wang Erzhuo dessine trois portraits de femmes de générations différentes. La première habite dans les montagnes et est frappée par la pauvreté. La deuxième exprime la solitude après avoir emménagé à Beijing. La dernière raconte la liberté dont elle a pu jouir, contrairement à ses parents, en ayant grandi dans les années 80.
Le réalisateur Lei Lei mêle animation et prises de vue réelles pour raconter l’histoire de la Chine dans son film Silver Bird and Rainbow Fish (2022). Prise en étau entre des forces contradictoires, la famille de Lei Lei peine à se frayer un chemin à travers la Chine des années 50. Le réalisateur dépeint un monde rempli d’images de propagande et les réinterprète à travers le collage et le pop art.
Enfin, la programmation nous livre un court métrage récompensé au dernier festival de Cannes. Lili Alone de Zou Jing (2021) raconte l’histoire d’une jeune mère qui vit avec son mari accro aux jeux d’argent. Seule et pauvre, elle décide de partir pour la ville. Un portrait tour-à-tour amer et tendre.
Table ronde
La trajectoire créative de la nouvelle génération de cinéastes s’enrichit de nouveaux langages, de formes, de possibilités. Vers quelles destinations ces histoires vont-elles conduire le public ? Deux réalisateurs, une productrice et une actrice répondront à cette question et échangeront sur le passé, le présent et l’avenir de la création cinématographique. « Reprise du voyage après une longue escale : aujourd’hui et demain » est le titre de cette table ronde qui se déroulera le 5 février à 15h au musée Guimet.
L’association culturelle Allers-Retours est l’organisatrice du festival. Elle souhaite construire une plateforme culturelle pour les films chinois et ouvrir le dialogue entre les cultures.