Au fil des voix : musiciens et musiques aux origines multiples

Festival Au fil des voix

Carmen Souza, ambassadrice de la musique cap-verdienne / © Patricia Pascal

 

Voix et sons qui s’éloignent, se cherchent, se rapprochent, se mélangent… Musiciens de toutes les latitudes qui se trouvent, dialoguent, créent, partagent… La 16e édition du festival Au fil des voix dévoile une programmation musicale fièrement et fiévreusement métisse. De l’Amérique latine à l’Afrique et du Moyen-Orient à l’Europe, tous les musiciens invitent à effacer les frontières physiques et à bâtir des ponts entre les traditions artistiques du monde entier. Tout se passe à La Cigale, au Trianon et au 360 Paris Music Factory, dans le 18e arrondissement de Paris, entre le 24 janvier et le 11 février 2023.

 

Mario Lucio, Carmen Souza et Lucibela

La soirée d’ouverture du festival Au fil des voix réunit trois ambassadeurs de la musique cap-verdienne. Mario Lucio & Os Kriols, chantre de la créolisation, rend un hommage sensible et passionné au métissage de la culture du Cap-Vert. Ses compositions, fondées sur les principaux styles musicaux de l’archipel, hantent le corpus musical de son pays. De son côté, Carmen Souza, ambassadrice de la musique cap-verdienne après la disparition de Cesária Évora, propose un nouveau langage sous l’étiquette world jazz. Et la jeune Lucibela explore les graves à la façon des grandes sambistas brésiliennes et y ajoute un vibrato en forme de frisson. Tous les trois présenteront leurs derniers albums.

 

Mélodies andines et caribéennes

Depuis l’archipel capverdien, une ligne droite vers l’Ouest conduit aux Caraïbes et à la cordillère des Andes. Colombie, Venezuela, Cuba, Équateur… Mélodies andines, rythmes afro du Pacifique, musiques indigènes, joropo, cumbia, currulao, merengue et même latin rock, flamenco et jazz. Du métissage de l’Amérique latine, quatre propositions musicales vont transmettre mucha alegría. Helena Recalde : jazz et traditions andines ; AA’IN : sons de Colombie et Venezuela ; Insólito universo : psych-folk expérimental ; et ¿Who’s the Cuban? : latin rock.

 

Abdoulaye Nderguet, le Trio Joulik et Houria Aïchi

Le voyage se poursuit maintenant loin de hauts sommets des Andes. Les échos des musiques latines se mélangent avec ceux de l’Algérie, le Tchad, la Méditerranée, l’Océan indien, les Balkans… Abdoulaye Nderguet embrasse toute la diversité du Tchad. Il donne corps à un dialogue entre le jazz et sa culture solidement enracinée en Afrique. Le trio Joulik dessine ses carnets de voyages sonores comme une ode aux ailleurs, aux langues mêlées et aux paysages imprégnés de liberté. Houria Aïchi, la chanteuse emblématique du massif de l’Aurès, prête sa voix aux chaouias pour nous montrer comment ils chantaient les femmes et l’amour.

 

Omar Pene, Djeli Moussa Condé et Herve Samb

Guinée-Conakry et Sénégal, voilà les deux dernières étapes de ce voyage au fil des voix et de sons. La soirée de clôture invite trois représentants de la foisonnante scène ouest-africaine : Omar Pene n’est pas un simple chanteur. Ses textes engagés ont structuré sa carrière. Considéré comme marginal et révolutionnaire, il est aujourd’hui une légende vivante. L’auteur-compositeur Djeli Moussa Condé, joueur de kora et de guitare, est un artiste emblématique de la scène africaine des musiques du monde. Et Herve Samb reste fidèle à son idée de populariser le jazz sabar en rajoutant une nouvelle corde à son arc: «le chant ». Il traite ainsi des sujets de société tels que l’émigration et la jeunesse africaine.

 

Longue vie au festival Au fil des voix !