Itinérances à travers les Balkans, le Maroc, la Turquie, la Grèce, la Chine, l’Inde, Israël ou l’Afrique sub-saharienne… Et « Itinérances » comme mot d’ordre cette année. La 18e édition du Festival des cultures juives invite à un parcours aux quatre coins du monde. Concerts, rencontres, conférences, lectures, théâtre, projections, grande journée associative, visites… Au total, ce sont 30 événements qui vont avoir lieu à Paris du 15 au 29 juin. Métissages, croisements, migrations et exils… Le festival célèbre une histoire millénaire à la fois singulière et plurielle d’une culture plus vivante que jamais.
Un voyage au cœur des répertoires arabes, arabo-andalous et judéo-arabes. L’Orchestre arabo-andalou de Fès inaugure le festival des cultures juives. Il se produit avec le contre-ténor israélo-marocain Emile Zrihan. Surnommé « le rossignol marocain », il excelle dans de nombreux registres musicaux, à la fois sacrés ou profanes. Ce concert unique aura lieu à la Salle Gaveau (8e). L’Orchestre arabo-andalou de Fès est considéré comme le groupe le plus ancien et le plus important de musique andalouse marocaine.
Musique
Côté musique, le festival fait résonner tous les sons : clarinette, accordéon, bandonéon, contrebasse, percussions, basse, violon, guitare, tsabouna (cornemuse de la mer Égée), lyre pontique, violoncelle, oud, mandoline… Et invite tous les genres musicaux. Klezmer (tradition musicale instrumentale des Juifs d’Europe centrale et orientale), tango argentin, rythmes effrénés des pays balkaniques, jazz, musiques du monde, musique yiddish séculaire, traditions musicales égéennes, blues, funk, musique tzigane, titres du folklore sépharade, chant synagogal, répertoires arabes, arabo-andalous et judéo-arabes, folklore israélien, drum’n’bass, funk, rock…
Outre l’Orchestre arabo-andalou de Fès, les temps forts de cette année rassemblent Nomad, musiques traditionnelles et folkloriques ; Noëmi Waysfeld, chants yiddish ; Assafir & Guests, voyage à Salonique et Ioannina ; NeoKlez, musique klezmer de l’Europe centrale ; Kadinela, traditions musicales égéennes et balkaniques ; Gilad Ephrat Ensemble & Karen Tannenbaum, musiques classique et traditionnelle et jazz et les musiques traditionnelles ; Kalistrio, musiques d’Amérique du Sud et de la Méditerranée.
Spectacles et expositions
Le spectacle « Kabaret Gebirtig » propose une évocation de la vie et de l’œuvre de Mordkhe Gebirtig. Cet artiste est le plus grand auteur-compositeur de chansons yiddish de la première moitié du 20e siècle, l’âge d’or de la culture yiddish. Cette présentation se structure autour de douze chansons. Pas besoin de connaissance préalable de la culture yiddish. On encourage le grand public à participer à ce concert-littéraire qui mêle poésie, musique, humour et émotion.
L’exposition « Sur le chemin d’Ouman… » présente une série de photos aussi exceptionnelles que rares de l’acteur et cinéaste, Patrick Braoudé. Il y a 4 ans, lors d’un voyage en Ukraine, il part sur le chemin de la ville d’Ouman. Le photographe passe une journée sur la tombe de Rabbi Nachman de Breslev, fondateur de la dynastie hassidique des Breslev. Une journée au temps suspendu durant laquelle il capture des visages, des regards, des scènes furtives… Il livre les clichés de cette journée si particulière et de ce retour dans la patrie de ses ancêtres.
Rencontres, projections et journée des associations
Les ethnomusicologues Simha Arom et Olivier Tourny participeront à la conférence musicale « Itinérances africaines : le chant liturgique des Juifs d’Éthiopie, un destin israélien ». À la fin des années 1980 et tout au long des années 1990, la communauté juive d’Éthiopie a émigré massivement en Israël. En raison de croyances et de pratiques religieuses considérées comme archaïques, elle fût invitée à rejoindre un judaïsme normatif plus adapté au contexte de l’Israël contemporain. Dans ces conditions, Simha Arom lançait un programme d’enregistrement et de sauvegarde de ce patrimoine. Qu’est-il advenu du chant de la communauté juive éthiopienne ? Cette conférence musicale en détaillera le destin.
Le festival propose également une série de projections : La fabuleuse histoire du juif errant (Pierre-Henry Salfati, 2023) ; Shalom Bakou. À la rencontre des juifs d’Azerbaïdjan (Murielle Lévy, 2015) ; Juifs noirs : les racines de l’olivier (Laurence Gavron, 2015) ; Una historia personal (Moïsès Salama Benarroch, 2005). Parmi les visites et flâneries, deux propositions : « Des 4 coins du monde ils ont fait Paris : Natanson, Lachmann, Rothschild, Baker…» ; et « Ils ont choisi la France ». Enfin, la Journée des associations, cœur battant du Festival, permet de découvrir le travail de mémoire, de transmission et de création, porté par les associations qui font vivre les cultures, notamment yiddish et judéo-espagnoles.
La culture juive
La culture juive est la culture du peuple juif, depuis sa formation dans l’Antiquité jusqu’à l’époque actuelle. Le Festival est né en 2005 de la volonté de faire découvrir et partager la diversité et l’éclectisme des cultures juives. Le tout dans un esprit d’ouverture, de dialogue et d’échanges interculturels. D’année en année, la programmation propose une ribambelle d’événements, et attire un public curieux.