Festival de l’Imaginaire : témoignages du génie des peuples

Festival de l'Imaginaire

© François GUÉNET

Sans quitter Paris ni sa proche banlieue, on peut découvrir des expressions culturelles traditionnelles venues du monde entier. La 25e édition du festival de l’Imaginaire a concocté un itinéraire alléchant en dix étapes : Syrie, Bénin, Corée du Sud, Turquie, Taïwan, Colombie, Irak, Équateur, Inde et Iran. Du 8 au 14 octobre 2022, au théâtre de l’Alliance française (6e), ne manquez pas les vibrations des ailes d’insectes, le son unique de la arpa llanera, les danses salpuri et seungmu mais aussi la musique savante baloutche…

 

Pour inaugurer cette édition anniversaire, le festival de l’Imaginaire convie trois illustres musiciens. La chanteuse syrienne Waed Bouhassoun met sa voix rare et profonde au service d’un répertoire de musiques du sud de la Syrie et d’une poésie mystique. Le grand musicien irakien Omar Bashir, qui a donné ses lettres de noblesse au oud, revivifie la musique arabe. Et le célèbre joueur de ney Kudsi Ergüner œuvre pour la réactualisation des patrimoines musicaux oubliés.

 

La Maison des cultures du monde est l’institution organisatrice du festival de l’Imaginaire. Celui-ci offre une scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain. Son objectif principal est de partager avec le public l’étonnante richesse des formes d’expression à travers le monde. C’est donc une rare occasion de découvrir grands maîtres de la tradition et jeunes artistes dans les domaines de la musique, de la danse et des performances rituelles. Voilà la preuve : sept spectacles incontournables !

 

 

Bénin : Ajogan, ballet rituel du royaume de Porto-Novo

Roi de Porto-Novo et les femmes du palais royal / © Madina YEHOUETOME

 

À Porto-Novo, capitale du Bénin, le terme Ajogan désigne à la fois les rites, les chants, les ballets et les instruments de musique sacrés liés aux collectivités royales des Gùn. Cet art consiste à danser et chanter les louanges de la famille royale, les mythes de la migration ancestrale, l’histoire de la traite et de la colonisation, et des sujets contemporains. Cette performance, qui est accompagnée d’instruments en cuivre ou en argent, peut durer parfois plus de cinq heures. Le festival en propose une version réduite.

 

Dimanche 9 octobre, 16h

Théâtre municipal Berthelot – Jean Guerrin, Montreuil, 93

 

À l’occasion de la venue du roi de Porto-Novo, le musée de la Musique organise une table ronde autour du ballet royal d’Ajogan. Lundi 10 octobre, entrée libre sur inscription.

 

 

Taïwan : Chants et rituels des aborigènes Bunun

Aborigènes Bunun / © DR

 

Vivant dans les zones montagneuses du sud-est de Taïwan, les Bununs constituent l’un des groupes aborigènes de l’île. Leurs compositions sont étroitement liées à leur environnement : des chants de chasse, de germination du millet et des prières qui appellent la pluie. Toutes ces formes particulières de musique se caractérisent par une polyvocalité et sont considérées comme des prouesses vocales nécessitant une aide suprahumaine. Elles seraient la voix des ancêtres venus enseigner les harmonies produites par les vibrations des ailes des insectes.

 

Lundi 10 octobre, 20h

Théâtre de l’Alliance française, Paris 6e

 

 

Corée du Sud : Trois nuances de danses traditionnelles

Yi Chul-jin, danseur coréen / © Howon KANG

 

Ce récital propose trois danses reconnues comme des éléments majeurs du patrimoine vivant coréen. Taepyeongmu est une forme unique de danse populaire qui demande le plus haut niveau de technicité. Elle évoque une prière pour un règne paisible et des récoltes abondantes. Salpuri signifie « danse pour chasser les mauvais esprits ». Exécutée sur une musique instrumentale chamanique, elle présente l’émotion intérieure à travers ses mouvements raffinés, contrôlés et délimités dans l’espace. Seungmu, danse hautement sophistiquée, dépeint la lutte humaine pour se transcender et se sublimer. Elle est accompagnée d’instruments à vent, à cordes et de tambours.

 

Le danseur Yi Chul-jin a perfectionné les répertoires d’inspiration bouddhique et chamanique. Il a été l’apprenti de Aeju Lee, maître de seungmu, et est aujourd’hui le seul danseur masculin capable d’interpréter sa version complète de seungmu et salpuri.

 

Mardi 11 octobre, 20h

Théâtre de l’Alliance française, Paris, 6e

 

 

Équateur : Musique des communautés kichwa de Cotacachi

Collectif Humazapas / © Luis BONILLA

 

La vie rituelle des communautés kichwa de Cotacachi est rythmée par différents styles musicaux témoignant de la vivacité et de la richesse culturelle locale. Pour le festival, les musiciens kichwa mettent en valeur les répertoires liés aux périodes rituelles : les rapports qu’entretiennent les vivants avec le monde des morts. La voix féminine aux hauteurs aiguës et la grande variété de flûtes accompagnées de harpes, guitares et mandolines, rappellent les ensembles d’autres régions andines. En revanche, les rythmes et mélodies sont propres aux populations kichwa d’Imbabura.

 

Mercredi 12 octobre, 19h

Théâtre de l’Alliance française, Paris 6e

 

Jeudi 20 octobre, 20h30

Théâtre du Garde-chasse, Les Lilas, 93

 

 

Colombie : Chant des Llaneros

Orlando “El CHOLO” Valderrama / François GUÉNET

 

Les llaneros sont les premiers cowboys des Amériques. Ils habitent dans les Llanos, une région du sud de la Colombie. Issus des peuplements indien, africain et andalou, ils revendiquent un lien fort avec leur terre, la nature et la culture pastorale. Leurs chants sont accompagnés d’instruments d’origine espagnole et indigène : « le petit cuatro » à quatre cordes, la harpe (arpa llanera) et les maracas. La musique des llaneros est un mélange d’apports multiples : valses et fandangos, ballades chantées, polyrythmies africaines…

 

Orlando « Cholo » Valderrama a entretenu dès l’enfance une passion pour l’élevage des chevaux. En même temps, il apprenait les mélodies et leurs poèmes dans les bals et les fêtes villageoises. Poète, compositeur et interprète, il est reconnu comme l’un des plus grands « cantautores llaneros ».

 

Mercredi 12 octobre, 20h30

Théâtre de l’Alliance française, Paris 6e

 

 

Iran : Musique épique du Baloutchistan

Ensemble Makoran / © Horansounds

 

Le Baloutchistan est l’une des quatre provinces fédérées du Pakistan. Sa région historique déborde sur l’Iran et l’Afghanistan. L’Ensemble Makoran interprète un style de musique appelé shervândi : des poèmes épiques et narratifs, mêlant des chants mesurés et mélismatiques (figures mélodiques de plusieurs notes soutenant une seule syllabe). On considère ce style comme la manifestation la plus haute et la plus complète de la musique savante baloutche. Le shervândi demande une bonne maîtrise vocale et la mémorisation d’un large répertoire poétique et mélodique.

 

Jeudi 13 octobre, 20h

Théâtre de l’Alliance Française, Paris 6e

 

 

Inde : Kathakali, drame dansé du Kerala

Sadanam Kathakali Academy / © Marie Noëlle ROBERT

 

Le kathakali est un drame dansé du Kerala, région située dans le Sud-Ouest de l’Inde. Cette création relativement récente est pourtant gardienne de toutes les expressions traditionnelles millénaires du sud de l’Inde. S’il se déroule au cours de longues nuits dans les prémices des temples, il gratifie le public de moments réputés bénéfiques. Les personnages principaux sont des rois, des guerriers et des dieux qui participent d’une dramatisation de l’invisible.

 

Vendredi 14 octobre, 20h

Théâtre de l’Alliance française, Paris 6e

 

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