Des images d’êtres humains derrière les barbelés à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Mais aussi, d’Afghans à l’aéroport de Kaboul fuyant le régime des Talibans. Et encore, de personnes dans des bateaux de fortune traversant la Méditerranée. Face à l’émotion provoquée par ces séquences visuelles diffusées sans retenue, le festival Images de migrations, propose de prendre le temps de réfléchir. Des films et des chercheurs vous donnent rendez-vous à Paris et en banlieue du 18 au 23 novembre 2021.
Parmi les films mis en avant, l’Afghanistan tient une place de choix. La sélection du festival témoigne aussi de l’universalité du phénomène migratoire. Brésil, Irlande, Algérie, Togo, Japon, Finlande… Ce sont au total une vingtaine de pays, répartis sur quatre continents, qui offrent une très riche diversité de décors et de situations. Trois cycles illustrent les choix de cette seconde édition du festival: Enfance et jeunesse en exil, Lost in transmission et Exil & environnement.
Le premier cycle propose de suivre des enfants et adolescents tout au long de leur parcours migratoire. Ces itinéraires peuvent être menés en famille, comme dans Midnight traveler et Any day now, qui met des réfugiés Afghans sur le chemin de l’exil vers l’Occident. Dans Los Lobos, en revanche, c’est une mère seule qui quitte le Mexique pour les États-Unis accompagnée de ses deux petits garçons. Cœur de pierre suit un enfant de 12 ans, qui quitte sa famille en Afghanistan pour gagner la France.
De l’Allemagne de l’Est au Togo, du Brésil à l’Algérie, de la Pologne à la Grande-Bretagne, des États-Unis au Mexique, de la France à l’Algérie, les personnages traversent les mêmes situations intergénérationnelles de non-dits, de frottements ou de conflits. Le retour à la source de la mémoire familiale est le temps fort des cinq films du deuxième cycle. Trois découvertes majeures: d’un village où les habitants se souviennent de celui ou de celle qui un jour est parti; d’un lieu de travail et d’une sociabilité populaire rappelant les soirées nostalgiques; et d’une culture familiale éloignée de celle que l’on avait idéalisée…
Quant aux films du troisième cycle, le changement climatique y apparaisse comme l’un des motifs particulièrement puissants d’émigration. Furusato: rester malgré tout témoigne de la réinstallation de quelques-uns sur une terre contaminée après l’accident nucléaire de Fukushima. Les documentaires Marcher sur l’eau et Le Périmètre de Kamsé, tournés dans la zone sahélienne, illustrent l’exode lent et continu causé par les transformations environnementales.
La soirée d’ouverture est rythmée par une conférence illustrée, une dégustation et une projection. La sociologue Laurence Tibère, spécialiste des cultures culinaires et des pratiques alimentaires en migration, invite le public à prendre conscience de l’expérience de partage et de découverte de l’Autre autour de la nourriture. La cheffe Magda Gegenava, réfugiée en France, servira un choix de spécialités géorgiennes grâce au concours de l’association Refugee Food. Enfin, le public pourra voir ou revoir le film Le Festin de Babette.
Le festival Images de migrations, des films et des chercheurs est organisé par l’Institut Convergences Migrations avec la coopération de plusieurs institutions publiques et privées.
Infos pratiques
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Du 18 au 23 novembre 2021 | |
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