Cinéma

Le musée du quai Branly accueille le Festival International Jean Rouch

Photograme film Light Upon Light

Light Upon Light, Christian Suhr, 2022 / © Hassala Films / Persona Film

 

Voir autrement le monde. Voilà la proposition du Festival international Jean Rouch. L’une des plus importantes manifestations européennes de cinéma documentaire lié aux sciences humaines et sociales. Du 4 au 11 mai 2023, le musée du quai Branly – Jacques Chirac (7e) projette une trentaine de films venus du monde entier. Brésil, Finlande, Belgique, Myanmar, Italie, Colombie, Népal, France, Arménie, Etats-Unis… La programmation de cette 43e édition promet des moments de découverte, de dialogue et de partage. L’entrée à toutes les séances est gratuite.

 

La sélection officielle du Festival international Jean Rouch s’adresse aussi bien aux jeunes cinéastes et à leur premier film qu’aux cinéastes confirmés. Son objectif est de rendre compte de la diversité et de l’originalité des genres et des écritures cinématographiques. Ainsi que de la richesse de la recherche en sciences humaines. Le comité de programmation privilégie les films qui portent un regard singulier sur l’humanité, les sociétés et la planète. Trois sections regroupent les films : Compétition internationale, Cap sur l’environnement et Expériences partagées. Tous les films sont suivis de débats.

 

Une sélection de la sélection

Dans la Compétition internationale, plusieurs propositions sortent du lot. Adeus, Capitão (Vincent Robert Carelli et Tatiana Soares Almeida, 2022) croise des archives et des récits multiples pour écrire l’histoire d’une communauté aborigène brésilienne : son combat vers l’autonomie politique et financière, la résistance et la reconstruction d’une culture et d’une mémoire. Le directeur d’un autre film Colette et Justin (Alain Kassanda, 2022) part en voyage avec ses grands-parents à l’intersection de son récit familial et de l’histoire de la décolonisation du Congo.

 

The Riyalists (Kesang Tseten, 2022) suit la vie des migrants népalais au golfe Persique sur une période de 12 années. Le film relate le début de leur migration, leurs espoirs initiaux, leurs désillusions mais aussi parfois leur accession à l’autonomie. Dans le film Tonratun, The Armenian History Told by Women (Karim Serjieh, 2022), cinq femmes d’un village arménien racontent leurs histoires et débattent ensemble de la vie et de la guerre, tout en préparant le lavash, pain traditionnel.

 

Dans la section Immersion du regard, une suggestion amicale est le déclencheur du film Light Upon Light de Christian Suhr (2022). Ce réalisateur et anthropologue danois change sa perception des choses lorsqu’un ami égyptien lui conseille de s’intéresser à la lumière plutôt que de se concentrer sur l’obscurité dans le monde. Christian Suhr emmène les spectateurs en voyage au Caire, le long du Nil et dans le désert, pour découvrir ce que la lumière signifie pour les personnes qu’il rencontre sur sa route.

 

Le festival a été fondé en 1982 par le cinéaste et ethnologue français Jean Rouch (1917-2004). Une spécificité de sa programmation est de montrer des films pour certains plus artisanaux, plus périphériques que ceux qui tournent dans les grands festivals. Des ouvrages qui sont tout aussi capables de combler les attentes du public et de le surprendre.