Colombie et Mexique : deux festivals de cinéma pleins d’histoires

Photogramme du film Alis

Alis, Clare Weiskopf et Nicolás van Hemelryck, 2022 / © Latido Films

Deux pays, deux cinématographies, un même continent. Le Panorama du cinéma colombien a lieu du 6 au 11 octobre 2022. Viva Mexico, rencontres cinématographiques se déroule la même semaine, du 4 au 11. Le premier a lieu au Reflet Médicis (5e), le second au Luminor Hôtel de Ville (4e). Ces deux festivals célèbrent 10 ans de rencontres autour de films qui permettent aux Parisiens de découvrir des regards et des réalités lointaines. Les dates coïncident… Leurs programmations, en revanche, vont vous transporter dans deux destinations bien différentes.

 

Panorama du cinéma colombien

Porté par l’association Le Chien qui aboie, le Panorama du cinéma colombien propose des projections, des tables rondes et des ateliers pour les petits. Il invite à la découverte d’un cinéma en plein essor et d’un pays en constante transformation. 10 longs métrages et 17 courts métrages sont en compétition pour le prix du Jury et du public. Six films font partie d’une section parallèle et sept autres sont adressés au jeune public (section Petit chiot).

 

La soirée d’ouverture projette La Jauría (Andrés Ramírez Pulido, 2022) au cinéma L’Arlequin (6e). Après avoir commis un crime, Eliú est incarcéré dans un centre de réhabilitation expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne. Ce film a remporté le Grand Prix et le Prix Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) de la Semaine de la Critique du festival de Cannes 2022. Le réalisateur du film sera présent et échangera avec le public à l’issue de la projection.

 

« C’est un film simple et riche, qui ne brade pas son émotion. Longtemps après la projection, on se souvient de sa force visuelle. Les visages nous ont saisis, et tout a fait sens ». Delphine Gleize, SACD.

 

Deux films de la compétition de longs métrages personnifient le conflit colombien à travers deux frères et une mère. Le documentaire Del otro lado (Iván Guarnizo, 2021) parle de réconciliation. Le réalisateur et son frère Papeto partent à la rencontre de l’un des guérilleros qui a maintenu leur mère captive. Dans Amparo (Simón Mesa, 2021), l’aîné d’une mère célibataire vient de fêter ses 18 ans et est appelé sous les drapeaux en zone de guerre.

 

Deux films de la compétition de courts métrages abordent certaines problématiques des communautés indigènes et afro-colombienne. Aribada (Natalia Escobar et Simon(e) Jaikiriuma Paetau, 2022) illustre la résistance de Las Traviesas, un groupe créé par des femmes trans du peuple autochtone Embera. Ekobio (Elkin Calderón Guevara et Diego Piñeros García, 2021) intègre multiples récits de la communauté afro-colombienne pour évoquer les conditions de vie passées et présentes des noirs en Colombie

 

Viva Mexico, rencontres cinématographiques

Avec une sélection moins abondante, Viva Mexico, rencontres cinématographiques propose des rendez-vous cinéphiles dédiées à la création contemporaine mexicaine. Il dévoile les plus récentes productions de ce pays à travers des projections, des master classes et des ateliers. Pour sa 10e édition non compétitive, le festival programme 16 films.

 

Los tigres del norte : des histoires à raconter (Carlos Pérez Osorio, 2022) est le film qui inaugure le festival au cinéma Max Linder (9e). Dans ce documentaire, ce groupe légendaire de musique norteña et de corrido du Mexique parle de son incroyable carrière. Los Tigres del Norte ont enregistré plus de 600 chansons, vendant pas moins de 60 millions de disques et étant récompensés de 7 Grammy et 9 Grammy Latinos.

 

La sélection de films inclut l’œuvre de Juan carlos Rulfo, l’un des réalisateurs mexicains les plus importants de sa génération. Lettres à distance (2021) raconte le dispositif de communication entre familles et patients mis en place par le personnel de santé d’un hôpital public de Mexico pendant la pandémie. Le documentariste est l’invité de la master classe (en langue espagnole) « Memoria y raíces, estrategias de sobrevivencia ». Elle aura lieu à Sorbonne Université (5e), inscription obligatoire.

 

« La parole n’est pas seulement un moyen de communication. Elle est expression et donc un outil de lutte. Donner la parole aux gens est un acte politique », Juan Carlos Rulfo.