Cinéma équatorien, tchèque et allemand à Paris : Action !

Photogramme film

© Luna Zscharnt / Pandora Films

L’Équateur, la République tchèque et l’Allemagne. Ces trois pays se donnent rendez-vous à Paris pour projeter les images et faire entendre les sons de leurs cinématographies respectives. Semaine du cinéma équatorien à l’Institut Cervantès (16e) du 17 au 21 octobre ; Czech-In au 3 Luxembourg (5e) du 8 au 28 octobre ; et Festival du cinéma allemand à l’Arlequin (6e) du 12 au 16 octobre ;. Des longs et des courts métrages vont transporter le public dans des contrées éloignées, le tout sans quitter Paris. Voilà la magie du cinéma !

 

Semaine de cinéma équatorien

Ce rendez-vous cinématographique présente pendant une semaine une sélection des meilleures productions équatoriennes. Trois documentaires et deux fictions font partie de la programmation de cette année. Une table ronde abordera également l’état actuel, les risques et les progrès de la production latino-américaine.

 

Les documentaires Warmi Pachakutik (Frida Muenala, 2020) et Waorani (Luisana Carcelén Varganciano, 2019) traitent un sujet très actuel. Dans le premier, trois femmes de la communauté amérindienne Kichwa racontent comment leurs origines ont influencé leur vie professionnelle et personnelle. Le second aborde l’impact de la modernité sur le peuple des Waorani amazoniens, du point de vue de leurs femmes. Un autre documentaire, Barajas (Javier Izquierdo, 2021), explore l’imaginaire des écrivains latino-américains dans la seconde moitié du XXe siècle, marquée par les dictatures et les exils.

 

Czech-In

La sélection de cette année s’inspire de la passation de la présidence de l’Union européenne entre la France et la République tchèque. La 8ème édition met donc en lumière le dialogue culturel entre les deux pays et les projets artistiques conjoints. Le programme se compose principalement de coproductions franco-tchèques.

 

Le festival dévoile les films de Christian Paigneau et Joël Farges, deux réalisateurs français inspirés par le cinéma tchèque. Le premier portant un regard sur la Nouvelle vague tchécoslovaque et le second rendant hommage à l’animateur tchèque Jiří Trnka. Le public a également l’opportunité de revoir l’une des premières coproductions franco-tchèque, le film d‘animation La création du monde (Eduard Hofman, 1957).

 

Notre coup de cœur : Toyen (Andrea Sedlácková, 2022). Une recherche documentaire passionnante sur la vie et l’œuvre de Marie Čermínová, connue dans le monde de l’art sous le nom de Toyen. Peintre surréaliste, elle était une amie proche des écrivains Paul Eluard et André Breton. La réalisatrice suit les traces de l’artiste, notamment à Prague et à Paris, où elle a vécu pendant de nombreuses années. Mais aussi dans des lieux qui l’ont inspirée, comme l’Ile de Sein, Saint-Cirq-Lapopie ou Château Lacoste. Le documentaire sera projeté en présence de la cinéaste.

 

Festival du cinéma allemand

Le festival propose le meilleur de la production cinématographique allemande. Documentaires, fictions, longs et courts métrages… Ce rendez-vous annuel est l’occasion de découvrir un panorama riche et diversifié du cinéma allemand d’aujourd’hui. Cette année, l’accent est mis sur le métier de scénariste. La cinéaste Laila Stieler se voit consacrer un focus sur son travail.

 

La musique se fait une place particulière dans cette 27e édition. Elle sert de guide à travers l’histoire de la RDA avec deux grandes figures. Celle d’une chanteuse féministe et défenseuse d’un communisme idéal. Et celle d’un ouvrier, chanteur contestataire mais aussi informateur de la Stasi : Gundermann (Andreas Dresen, 2018).

 

Le programme Next Generation Short Tiger 2022 présente le meilleur des courts-métrages allemands de l’année. Tous ces réalisations font découvrir les jeunes réalisateurs les plus prometteurs qui feront le cinéma allemand de demain. Les 9 courts métrages sélectionnés reflètent une large diversité de formes, de genres et de thématiques ainsi qu’une grande maîtrise cinématographique.

 

Notre coup de cœur : Bettina (Lutz Pehnert, 2022). Bettina Wegner a plutôt chanté la RDA, à laquelle elle fut tant attachée, tout en refusant d’être instrumentalisée par les autorités de ce pays. Des condamnations en extradition de l’Est à l’Ouest et du rêve perdu d’un État socialiste au Berlin d’aujourd’hui, la carrière de cette auteure/interprète s’apparente aux montagnes russes. Ce film fait entièrement confiance à la personnalité de cette artiste, longtemps occultée par ses collègues masculins. Il la replace aussi dans l’actualité.