Les minéraux mexicains racontent une histoire singulière et fascinante

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Rosasite, mine d'Ojuela, Mapimi, Durango (Mexique) / © Collection de minéraux de Sorbonne Université, photo Alain JEANNE-MICHAUD

L’histoire culturelle et politique du Mexique a toujours été liée à celle de son sous-sol. De riches filons de roches, pierres précieuses, minerais et métaux se sont formés à la suite de grands mouvements géologiques. Sorbonne Université et le Muséum d’histoire naturel présentent Mexique, histoires minérales, au Campus Pierre et Marie Curie (5e). Cette exposition célèbre les 700 ans de la fondation de Mexico-Technochtitlán, capitale des Aztèques, et les 200 ans de l’indépendance du Mexique.

Les minéraux occupent une place centrale dans l’histoire du Mexique, depuis les Olmèques d’il y a 5 000 ans jusqu’aux chercheurs d’aujourd’hui. Sacrés et fonctionnels pour les civilisations de Méso-Amérique, les minéraux sont ensuite convoités par les conquérants espagnols. Depuis, ils sont devenus source de développement industriel et économique pour les Mexicains, tout en restant objets de recherche scientifique et de contemplation esthétique.

Mêlant minéralogie et archéologie, l’exposition se décline en huit présentations: anthropologique et sacrée, historique et politique, minière et sociale, scientifique et esthétique. Les archéologues et les minéralogistes de l’Alliance Sorbonne Université ont uni leurs efforts pour rassembler des pièces qui racontent tous les aspects de cette relation complexe à la Terre, au fil de l’histoire.

Une géo-diversité exceptionnelle

Des minéraux et des hommes donc… mais pas seulement. Tout d’abord, la dislocation du super continent de la Pangée, il y a 200 millions d’années. Puis, la chute de la météorite géante de Chicxulub qui a contribué à l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années. Et encore aujourd’hui, les mouvements de quatre plaques tectoniques (nord-américaine, des Caraïbes, du Pacifique et des Cocos)… Tous ces événements façonnent l’exceptionnelle géo-diversité du pays latino-américain.

La civilisation Olmèque enfouissait de riches offrandes sous leurs temples: haches polies, perles, pendentifs, figurines, miroirs… Elles témoignent de l’habileté de leurs artisans et de l’existence d’un réseau d’échanges à longue distance. Dépassant les notions de richesse ou de rareté, la valeur de ces pièces réside avant tout dans leur portée symbolique. L’or et l’argent, par exemple, dominent par leur éclat symbolique: le premier est associé à la sueur du soleil et le deuxième, aux larmes de la lune.

Plusieurs mines et gisements du Mexique se caractérisent par leurs minéraux hors du commun découverts pour la première fois. Celle de Moctezuma se singularise par la présence d’un très rare élément chimique, le tellure. Par ailleurs, certains lacs de cratère de volcans mexicains attirent aussi l’attention des chercheurs. Des roches, appelées microbialites, y croissent. Leur composition chimique varie selon le lac et les plus vieilles datent de 3,5 milliards d’années!

La singularité des minéraux mexicains ne finit pas de surprendre. L’exposition ainsi l’atteste. Une météorite impacte la Terre le 8 février 1969, à Allende, dans l’État de Chihuahua. Une chercheuse l’étudie et est intriguée par la présence d’inclusions blanchâtres. Après une analyse, elles se révèlent contenir la matière la plus ancienne connue et fournissent de précieux renseignements sur la formation du système solaire! La météorite d’Allende, devenue la plus étudiée de l’histoire, a été baptisée la «Pierre de Rosette de la planétologie».

En partenariat avec la Universidad Nacional Autónoma de México, l’exposition présente plusieurs prêts d’institutions prestigieuses comme le Musée Art & Histoire de Bruxelles et le Musée de l’Éphèbe et d’archéologie sous-marine de la Ville d’Agde. Des collections minéralogiques et archéologiques privées complètent celles des établissements hôtes.

 

Infos pratiques

 

3, rue de Fossés Saint-Bernard 75005 Paris
Jusqu’au 4 décembre 2021
Site internet