Photo Saint Germain : une image vaut mille voyages !

Photo by Gisèle Freund

Gisèle Freund, Marché d’Otavalo, Equateur, vers 1944 / © RMN – Grand Palais / Gisèle Freund / IMEC

En ces temps d’inflation, sachez qu’il y a une alternative gratuite à Paris-Photo. Chaque année, au mois de novembre, Photo Saint Germain réunit une sélection de musées, centres culturels, galeries et librairies autour des parcours photographiques. Cette année, PARISCOSMOP a fait son propre choix. Sur les 35 propositions, nous en avons sélectionnées cinq. Martin Parr et l’Irlande, Gisèle Freund et l’Amérique latine, Pascal Maitre et les peuls du Sahel, Fabiola Ferrerro et le Venezuela, Kristin Bedford et la culture lowrider. Un tour du monde sans quitter le Quartier latin.

 

 

L’Irlande de Martin Parr

Centre culturel irlandais, Paris 5e

Jusqu’au 8 janvier 2023

 

© Martin Parr, Manor Hamilton sheep fair, comté de Leitrim, 1981

 

L’Irlande en pleine mutation. Martin Parr a photographié l’Irlande entre 1979 et 2019. Il s’y est même installé au début des années 80. L’iconique photographe britannique est parvenu à saisir un pays marqué par l’américanisation, le Tigre celtique ou l’ombre du Brexit. Visite du pape en 1979, courses équestres et foires au bétail, salles de bal… Ses clichés en noir et blanc puis couleur s’inscrivent entre récit historique et reportage social, entre documentaire et instantané. Son regard est plein de tendresse et délicieusement décalé. L’exposition présente également des travaux réalisés par d’anciennes étudiantes de la Belfast School of Art où le célèbre photographe est professeur invité.

 

 

Gisèle Freund : Ce sud si lointain – Photographies d’Amérique Latine

Maison de l’Amérique latine, Paris 7e

Jusqu’au 7 janvier 2023

 

Gisèle Freund, Frida Kahlo dans son jardin, Coyoacán, Mexique, vers 1948 / © RMN – Grand Palais/ Gisèle Freund/IMEC

 

Argentine, Uruguay, Chili, Équateur, Mexique, Bolivie, Pérou et Brésil. Gisèle Freund est célèbre pour avoir immortalisé en portraits iconiques les écrivains du 20e siècle. Cette exposition présente 72 photographies, certaines inédites, réalisées entre 1941 et 1954. Portraits, paysages, scènes de villages, de marchés et de vie quotidienne… Elles révèlent la place importante qu’a occupée l’Amérique latine dans la trajectoire de la photographe. L’Argentine et le Mexique laisseront une empreinte profonde dans sa vie et dans son oeuvre.

 

 « J’ai pensé que la photographie était un moyen merveilleux pour que les peuples se connaissent entre eux (…). J’ai cru à cette utopie : la connaissance des autres, de leurs différences, comme langage de paix entre les hommes. Ma tâche était donc, pensais-je, de participer à la paix du monde à travers la photographie ».

 

 

Pascal Maitre : Peuls du Sahel

Académie de beaux-arts, Paris 6e

Jusqu’au 4 décembre

 

© Pascal Maitre/ MYOP /Prix Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts

 

Mali, Niger, Burkina Faso, Bénin… Le peuple peul se déplace dans une splendide région séparant les sables du Sahara des forêts tropicales. Il compte environ 70 millions d’hommes et de femmes, répartis dans une quinzaine de pays. Pascal Maitre, lauréat de la dernière édition du Prix de Photographie Marc Ladreit, les a photographiés pendant deux ans. L’exposition s’organise autour de trois thématiques : les fêtes, la vie quotidienne et le conflit et ses conséquences. Elle offre un témoignage sensible et rigoureux sur ces communautés. Ses photos tentent d’apporter quelques clés de lecture d’une région du monde en plein bouleversement géopolitique.

 

 

Fabiola Ferrerro : Venezuela : The Wells Run Dry

Réfectoire des Cordeliers, Paris 6e

Jusqu’au 22 novembre

 

© Fabiola Ferrero pour la Fondation Carmignac

 

Le Venezuela et la disparition de sa classe moyenne. Démocratie prospère dans les années 1960 et 1970, le pays peine à s’extirper d’une crise économique profonde. Chute du cours du pétrole, une corruption endémique, une hyperinflation massive… Fabiola Ferrero, lauréate de la 12e édition du Prix Carmignac du Photojournalisme, documente des années de richesse qui n’existent plus. Son reportage l’a menée à travers son pays. Elle a photographié les industries du pétrole et du sel sur le point de disparaître, les universités laissées à l’abandon, et les dernières traces laissées par les Vénézuéliens ayant fui le pays.

 

 

Kristin Bedford : Cruise Night

Galerie Catherine & André Hug, Paris 6e

Jusqu’au 19 novembre

 

© Kristin Bedford, No Soy de Ti, 2018

 

Los Angeles et le sud de la Californie et du Nevada. La culture Lowrider est une pratique de dévotion à sa voiture. C’est aussi une question d’identité, de vérité, de nostalgie et de préservation. Les Lowriders sont des voitures modifiées pour rouler très près du sol. Les photographies de l’états-unienne Kristin Bedford sont faites en immersion avec la communauté mexicaine-américaine. Non mises en scène, ces images invitent à reconsidérer les récits visuels dominants autour des mouvements culturels et spirituels. La photographe situe son travail à l’intersection de l’esthétique et du réalisme social. Elle explore la race, les stéréotypes visuels et l’expression de soi communautaire.