Dix longs métrages récents inédits en France. Une rétrospective en hommage à la ville éternelle. Et une exposition photographique « La Mémoire des gares ». Voilà l’appétissant programme de la 15e édition du festival De Rome à Paris, Rencontres du cinéma italien. Spectateurs et équipes des films se donnent rendez-vous aux cinémas Christine (6e) et Écoles (5e). Bellucci, Fellini, Castellitto, Bertolucci, Rosi, Antonioni, Servillo… Les grands noms et les nouveaux talents du cinéma transalpin se réunissent à Paris du 12 au 15 janvier 2023.
Films nouveaux et inédits
Siccità (Paolo Virzì) est le film d’ouverture. Monica Bellucci est l’actrice principale de ce récit dystopique qui se déroule dans une Rome soumise à la pénurie d’eau. Le festival offre également l’occasion de découvrir le drame Brado (Kim Rossi Stuart) où un fils qui ne veut plus rien avoir à faire avec son père est contraint de s’occuper du ranch familial. Dante (Pupi Avati) sur la vie du poète racontée par l’écrivain florentin Boccace. Le petit bijou de comédie dramatique Notte fantasma (Fulvio Risuleo). Le seul documentaire de la sélection Il Posto (Mattia Colombo et Gianluca Matarrese), qui brosse un portrait impitoyable de l’Italie contemporaine. La Stranezza (Roberto Andò), qui a fait un triomphe au box-office italien et a marqué le retour des spectateurs en salle.
Enfin, quatre films de talents prometteurs sont aussi proposés. Una femmina (Francesco Costabile), dans lequel une jeune femme se rebelle contre la mafia et les structures patriarcales. Margini (Niccoló Falsetti), un film vif et plein d’ironie sur la scène punk en province. Piano piano (premier film de Nicola Prosatore) récit d’apprentissage ancré dans l’histoire de Naples à l’époque de Maradona. Et Settembre (Giulia Louise Steigerwalt) comédie chorale à l’italienne pleine d’humour et de délicatesse. Toutes ces productions sont de 2022 sauf le film de Virzì qui lui est de 2021.
Sélection de films sur Rome
Quatre grands classiques sont également à (re)voir aux Rencontres du cinéma italien. Io la conoscevo bene (Je la connaissais bien, 1965), le chef d’œuvre d’Antonio Pietrangeli. L’amore in città (L’Amour en ville, 1953), film en six épisodes réalisés par Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Alberto Lattuada, Carlo Lizzani, Francesco Maselli, Dino Risi et Cesare Zavattini. La commare secca (Les Recrues, 1962), premier film de Bernardo Bertolucci, tourné sous le patronage de Pasolini. Poveri ma belli (Pauvres mais beaux, 1956), farce critique de Dino Risi et formidable témoignage sur la ville de Rome et ses habitants.
Plus contemporains, le festival projette deux documentaires : Sacro gra de Gianfranco Rosi (Lion d’Or à Venise en 2013), qui explore les territoires inconnus peuplés de marginaux autour du boulevard périphérique de Rome. Power of Rome de Giovanni Troilo, dans lequel un comédien parcourt les rues de Rome dans un mélange de docufiction, de récits de voyage, mêlant documents d’archives, reconstitutions audacieuse, pièces de théâtre… Enfin Lasciarsi un giorno a Roma, comédie récente d’Edoardo Leo, qui prouve que la ville éternelle continue d’inspirer les auteurs d’aujourd’hui.
Exposition « La Mémoire des gares »
La galerie Paris Cinéma Club (6e) accueille l’exposition « La Mémoire des gares » du 12 au 31 janvier 2023. Les photographies en noir et blanc exposées proviennent de l’Archivio Luce Cinecittà et de l’Archivio delle Ferrovie dello Stato. Ces images anciennes montrent la gare de Rome telle qu’elle était. En même temps, les photos en couleur d’Anna Di Prospero dévoilent des aperçus inédits de la contemporanéité. Les unes et les autres dialoguent avec les récits d’écrivains qui font revivre la mémoire de la gare de leur ville.