L’IMA déclare son amour à l’Algérie et ses artistes

exposition Algérie mon amour IMA

Souhila Bel Bahar, Femmes d’Alger d’après Delacroix, 1962 / © Donation Claude et France Lemand, Musée de l’IMA

En dépit des tragédies de l’histoire. La nouvelle exposition de l’Institut du monde arabe (5e) Algérie mon amour révèle toute la richesse de la production algérienne moderne et contemporaine: arts visuels classiques et nouveaux médias. Elle témoigne d’une grande créativité à travers un choix d’œuvres représentatives. L’IMA ouvre grand ses portes pour partager avec le public une partie de la plus grande collection d’art algérien du monde occidental. Un billet d’aller-retour en Algérie valide jusqu’au 31 juillet 2022.

L’exposition dévoile 36 œuvres de trois générations d’artistes-plasticiens d’Algérie et des diasporas. On y (re)découvre la magie des Dames de Baya, la puissance tragique des Femmes d’Issiakhem, le primitivisme virtuose de Martinez, la féérique inventivité de Koraïchi… La sélection recouvre une large période. Elle réunit des artistes dont le plus ancien, le peintre non figuratif Louis Nallard, est né en 1918. Et la benjamine, El Meya, artiste-peintre elle aussi, née en 1988. 70 ans d’écart entre l’un et l’autre.

Algérie mon amour révèle aussi l’importance artistique, culturelle et humaine de la scène parisienne cosmopolite. La ville lumière a été un lieu de dialogue d’artistes venus du monde entier au cours des décennies qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces créateurs ont vu la remise en cause du système colonial et de l’européocentrisme; un rôle central, encore effectif aujourd’hui.

«Cet événement, plus encore qu’une exposition, est l’illustration du manifeste universaliste que les artistes d’Algérie et de France, toutes origines, cultures, religions confondues, proclamèrent au sortir de la Seconde Guerre mondiale par la fraternité qui les réunit: le même amour de la liberté –celle de l’Algérie et de son indépendance, que tous appelaient de leurs vœux– et le même amour de l’art», déclare Jack Lang, directeur de lMA.

Cette exposition est rendue possible grâce à la donation que Claude et France Lemand ont fait à l’IMA entre 2018 et 2021. La passion de ces deux collectionneurs pour l’œuvre d’Abdallah Benanteur (ici exposé) et leur intérêt pour les mondes extra-européens, ont guidé la constitution d’une collection remarquable de plus de 600 œuvres.

«Algérie mon amour est un chant de la douleur de la terre et du peuple algérien colonisé et martyrisé. Le chant de la culture et de l’identité algériennes niées et déracinées. C’est aussi le chant de la liberté et de l’espoir, du renouveau de la créativité artistique et littéraire et l’annonce d’une renaissance, nécessaire et tant attendue. Algérie mon amour est l’expression de l’amour que tous les artistes vouent à l’Algérie, les artistes de l’intérieur et plus encore ceux de l’extérieur». Ceux-ci sont les mots de Claude Lemand, donateur et commissaire d’Algérie mon amour.

L’exposition déploie un nombre important d’activités autour des artistes exposés. Les visites guidées invitent le public à apprécier la beauté de ces œuvres et à goûter au plaisir de leur contemplation. D’autre part, les conférences hebdomadaires étudient le contexte historique, social, économique et esthétique de production de chaque génération et de chaque artiste en particulier. Elles analysent également les œuvres dans ce qu’elles ont de contingent, d’unique et d’universel.

 

Infos pratiques

 

1, rue des Fossés Saint-Bernard / Place Mohammed V 75005 Paris
Jusqu’au 31 juillet 2022
Site internet