Gallen-Kallela: des reflets, des bruissements, du silence

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Akseli Gallen-Kallela, Ad Astra, 1907 © Villa Gyllenberg, Fondation Signe et Ane Gyllenberg (photo: Matias Uusikylä)

Les denses forêts et les innombrables lacs finlandais représentés avec un lyrisme incomparable. Jusqu’au 25 juillet 2022, le musée Jacquemart-André (8e) met à l’honneur l’œuvre du peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). À travers près de soixante-dix œuvres issues de collections publiques et privées, l’exposition Gallen-Kallela, mythes et nature explore un aspect dominant de son œuvre: le paysage finlandais. Des vues époustouflantes… Dépaysement assuré!

Comptant notamment des tableaux remarquables du Musée Gallen-Kallela de la ville d’Espoo, l’exposition se propose d’étudier la relation de l’artiste à la nature. Ethnographique à ses débuts, elle se nourrit de la pensée ésotérique dans les années 1895 pour acquérir une amplitude inégalée au tournant du XXe siècle. Cette mutation s’accompagne d’un changement de style qui du naturalisme évolue vers le symbolisme.

Tournant le dos à la modernité urbaine, Gallen-Kallela ancre son œuvre dans la nature sauvage de son pays. La maison-atelier, au cœur de la forêt finlandaise, lui permet d’explorer les arts graphiques et les arts décoratifs. Il y produit notamment des vitraux et de nombreux modèles de broderies et de tentures.

L’exposition consacre une importante section aux figures du Kalevala. Cette œuvre, considérée comme l’épopée nationale finlandaise, est composée de poésies populaires de la mythologie finnoise transmises oralement. Elle a influencé bon nombre d’artistes finlandais et a été traduite en 51 langues.

Le parcours de l’exposition se termine avec des paysages saisis au fil des saisons depuis les neiges hivernales jusqu’au retour du printemps. Le vocabulaire de reflets, de bruissements et de silence que décline Gallen-Kallela au tournant du siècle, a su capter son identité au paysage finlandais.

La Finlande se démarque des autres nations nordiques et européennes par ses innombrables lacs. Les paysages enneigés et les vastes étendues lacustres prises par les glaces font partie de l’identité finlandaise. De ces mêmes forêts et lacs, de nombreux artistes finlandais ont puisé leur inspiration. Albert Edelfelt, à qui le Petit Palais (8e) consacre une exposition jusqu’au 10 juillet, a guidé avec bienveillance son «cadet» Gallen-Kallela.

Gallen-Kallela s’est formé à Helsinki, puis à Paris au sein de l’académie Julian et de l’atelier Cormon. Homme au tempérament audacieux et figure cosmopolite, sa vie est marquée par ses voyages en Europe et hors de ses frontières, et par son attachement à la mythologie et à la nature finlandaises.

Bien avant l’écologie, les écrits de Gallen-Kallela témoignent de sa préoccupation face à l’industrialisation et au pillage des ressources naturelles. Le peintre considère la nature comme un ensemble dynamique, dont l’homme ne constitue qu’un élément. 

 

Infos pratiques

 

158, boulevard Haussmann 75008 Paris
Jusqu’au 25 juillet 2022
Site internet