Silsila: quand leur parcours migratoire inspire les artistes

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Rayan Yasmineh, Le songe de Gilgamesh, 2021 / © Photo PARISCOSMOP

Le voyage des regards. L’Institut des cultures d’Islam (18e) dévoile sa nouvelle exposition Silsila jusqu’au 31 juillet 2022. Elle présente les œuvres de 13 artistes qui vivent en France et dont l’histoire personnelle ou familiale s’inscrit dans un parcours migratoire. Les créateurs alternent les médiums et les registres, la figuration et l’abstraction, et renvoient à l’intime et aux souvenirs, aux symboles et aux rituels. Inattendu!

Silsila, «la chaîne» en arabe, évoque les liens de filiation qui unissent les êtres ou les événements. Tissant délicatement les fils de leurs origines, les artistes explorent l’histoire de l’art et la poésie, analysent l’héritage au sens propre comme au figuré, et affirment des identités féminines qui dépassent les normes de la tradition. Entre passé et présent, ici et là-bas, les œuvres ont été sélectionnées avec soin par la commissaire et directrice artistique Bérénice Saliou.

Deux œuvres ont attiré notre attention. Dans la série de peintures mystérieuses Où est la maison de mon ami de Katâyoun Rouhi, la figure de l’enfant est omniprésente. De petites filles et petits garçons solitaires, parfois dissimulés sous des masques d’animaux surréalistes, cristallisent les premières années de l’artiste en Iran puis de sa fille en France.

Avec son retable Délices du temps, Maya-Inès Touam transpose ce format typique de l’art chrétien du XVe siècle dans le domaine profane. Elle y retrace un parcours migratoire depuis l’Afrique sub-saharienne vers la France et en illustre les étapes à la manière d’une nature morte. Pour cela, l’artiste regroupe des objets de différents registres et cultures dans un flou volontaire entre peinture et photographie.

Ces deux artistes partagent l’espace de l’Institut des cultures d’Islam avec les œuvres d’Himat M. Ali, M’Barka Amor, Ouassila Arras, Sabrina Belouaar, Ymane Fakhir, Yasmina Benabderrahmane, Rachid Boukharta, Dalila Dalléas Bouzar, Randa Maroufi, Rayan Yasmineh et Haythem Zakaria. Tous ces œuvres remarquables sont à découvrir dans les deux sièges de l’ICI, rues Stephenson et Léon.

L’exposition s’accompagne d’une programmation pluridisciplinaire qui met les femmes à l’honneur: conteuses de légendes du Liban, du Mali, d’Algérie et du Maroc à l’occasion du Ramadan, chanteuse revisitant le patrimoine mandingue, conférences avec des artistes issues de la diversité témoignant de leur parcours… Sans oublier ciné-goûters, spectacles et ateliers de pratique artistique pour le jeune public.

 

Infos pratiques

 

56, rue Stephenson / 19, rue Léon 75018 Paris
Jusqu’au 31 juillet 2022
Site internet