«Juifs d’Orient» célèbre la pluralité du monde arabe

l'image n'a pas été trouvée

Fresque murale de la synagogue de Doura Europos (IIIe siècle), reconstituée au Musée National de Damas © Gérard Degeorge

Quinze siècles de cohabitation entre juifs et musulmans ont transmis à l’humanité un riche legs matériel et immatériel, profane et religieux. «Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire» est le premier événement d’ampleur à aborder ce sujet. Sous le regard lumineux de Benjamin Stora, commissaire de l’exposition et spécialiste des relations judéo-arabes, l’Institut du monde arabe (5e) ouvre grand ses portes jusqu’au 13 mars 2022.

L’exposition «Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire» fait le récit d’une coexistence, tour à tour féconde ou tumultueuse, qui enrichit depuis des siècles les cultures du monde arabe. Le visiteur découvre la richesse des contacts des communautés juives avec les différentes civilisations, grecque, romaine, perse, qui ont dominé les territoires où la diaspora s’est implantée au cours de l’histoire…

À travers un parcours déployé sur 1100 mètres carrés, le visiteur découvrira l’histoire des communautés juives dans les pays arabes: des premiers liens tissés entre les tribus juives de la Péninsule Arabique et le Prophète Mohammed, à l’essor des centres urbains juifs au Maghreb et dans l’Empire ottoman; de l’émergence des principales figures de la pensée juive à Bagdad, Fès, Le Caire, Cordoue et Safed, à l’exil des juifs du monde arabe…

L’historien Benjamin Stora affirme que «perpétuer une telle mémoire juive en Orient […] consiste à chercher des récits riches d’histoires anciennes dans plusieurs villes emblématiques […]; à maintenir des liens entre les personnes; et à laisser ouvertes les portes du savoir et de la connaissance entre gens aux origines différentes».

L’exposition réunit une grande diversité d’œuvres –près de 280!– qui témoignent de l’importance et de la pluralité des communautés juives, des rives de l’Euphrate aux plateaux de l’Atlas. Vestiges archéologiques, manuscrits anciens, peintures, textiles, objets liturgiques, photographies, musiques et installations audiovisuelles… Ces pièces d’exception révèlent un patrimoine profane et religieux d’une remarquable richesse. Elles illustrent aussi les liens profonds qui ont uni juifs et musulmans pendant des siècles.

Certaines de ces œuvres sont présentées pour la première fois en Europe et contribuent à renforcer le caractère exceptionnel de l’exposition. Elles sont issues de grands musées internationaux, (British Museum à Londres, Musée archéologique de Rabat, Brooklyn Museum de New York, Israël Museum à Jérusalem…), d’importantes institutions françaises (Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Musée du Louvre, Bibliothèque nationale de France, Musée d’Orsay…), et des collections privées telles que la Gross Family Collection et la Collection Paul Dahan.

Pour Jack Lang, président de l’IMA, «accueillir cet événement unique à l’Institut du monde arabe porte une symbolique forte: célébrer la pluralité du monde arabe et lutter contre l’oubli et les amalgames. Cette démarche s’inscrit plus largement dans une quête de transmission de la mémoire de l’histoire des juifs et de leur relation avec les musulmans, que les vicissitudes du monde contemporain tentent de faire taire […]. La connaissance est la meilleure arme contre l’intolérance».

Des actions de médiation ambitieuses seront menées à destination du public, en particulier auprès des jeunes générations. Une publication scientifique et des conférences, en lien avec l’exposition, viendront approfondir ces thématiques. Enfin, une programmation de concerts, spectacles et projections de films mettra à l’honneur le patrimoine immatériel des Juifs d’Orient.

 

Infos pratiques

 

1, rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris
Jusqu’au 13 mars 2022
Site internet