Rossy de Palma, l’ambassadrice « too funky » de l’UNESCO

Rossy de Palma

Josefine S / Flickr

Par Wilson OSORIO, directeur de PARISCOSMOP

 

Paris. Septième étage de l’Unesco, vue splendide sur la tour Eiffel. Journée grise et pluvieuse. Les gestes contrôlés des chefs du protocole ne réussissent pas à cacher leur agacement. Le placement des autorités est un casse-tête évident. Les journalistes de la presse audiovisuelle testent divers appareils bruyamment et les membres de la jet-set bavardent entre amis. Peu à peu la salle se remplit d’illustres invités assis encerclés par des curieux debout. Tout le monde se tait et applaudit l’arrivée presque triomphale de deux femmes. Mesdames, Messieurs, la directrice de l’UNESCO, Audrey Azoulay, et la bientôt nommée ambassadrice de bonne volonté Rossy de Palma. La date : le 17 octobre 2022.

 

Le maître de cérémonies raconte que pendant la journée le bruit et l’effervescence se sont emparés des couloirs de « cette auguste maison ». La raison : la présence de l’actrice espagnole et « influenceuse avant les réseaux sociaux », de son vrai nom Rosa Elena García Echave (Palma de Majorque, 1964). Audrey Azoulay souriante prend la parole et salue le charisme solaire de Rossy de Palma qui conjure la grisaille extérieure. La directrice générale de l’UNESCO ramène au présent le titre d’un clip musical du disparu Georges Michael (dans lequel l’actrice apparaît brièvement) pour décrire la personnalité too funky de l’honorée. Éclats de rire…

 

Inclassable et rayonnant 

Dans un ton plus protocolaire, Audray Azoulay décrit le parcours personnel et professionnel de Rossy de Palma. Inclassable et rayonnant sont les deux adjectifs utilisés : actrice, artiste plasticienne, chanteuse, mannequin… « On la connaît en France et dans le monde entier ». Elle mentionne également sa sensibilité « qui se déploie partout », son implication dans diverses causes, son attachement à la liberté et son engagement vis-à-vis des droits humains. « L’UNESCO sera plus funky avec vous ! », conclut-elle. Immédiatement après, Audray Azoulay lui remet le titre d’ambassadrice de bonne volonté pour la diversité culturelle.

 

« Je suis bien touchée. Merci, merci, merci », prend la parole Rossy de Palma. Désinvolte, elle compare l’UNESCO à une grand-mère généreuse qui veille au bien-être de tous ses petits-enfants. « La culture et la diversité sont une richesse […]. C’est pour moi une responsabilité mais aussi un privilège », déclare l’actrice en acceptant ce nouveau titre honorifique. Les applaudissements d’un public dévoué et totalement sous le charme de la nouvelle ambassadrice retentissent dans la salle.

 

Rossy de Palma prête sa réputation et son nom à titre gracieux pour diffuser les idéaux de l’UNESCO. Elle s’engage à la défense du statut de l’artiste, à la valorisation des cultures des peuples autochtones et à la promotion de l’égalité des genres dans le secteur culturel. Son nom figure maintenant parmi ceux de l’acteur états-unien Forest Whitaker, de l’actrice italienne Claudia Cardinale, de la réalisatrice japonaise Naomi Kawase et de l’auteur-compositeur-interprète français Jean-Michel Jarre.

 

« Choisissez la meilleure »

L’engagement de Rossy de Palma envers différentes causes vient de loin. En septembre 2009, elle a posé seins nus pour le magazine Marie Claire dans le cadre d’une action de communication sur le cancer du sein. En tant qu’artiste plasticienne, une de ses œuvres a été vendue au profit de la fondation Orphan Aid Africa. Elle a également participé à la campagne de l’UNESCO de 2020 « Unis contre le racisme » pour appeler à ce qu’aucune particularité physique ne soit source de discrimination ou de mauvais traitement. L’actrice plaide également en faveur d’une meilleure représentativité des femmes à tous les niveaux de la société.

 

Dès ses débuts, Rossy de Palma s’illustre par son franc-parler, son rejet de tout fatalisme et ses prises de position. L’humour et la joie de vivre sont aussi des traits qui définissent bien sa personnalité. La preuve : « Choisissez la meilleure », lance-t-elle en descendant de la tribune à tous les photographes qui déversent sur elle toute la puissance de leurs flashs. En effet, l’UNESCO sera résolument plus funky avec elle.