Le Salon du livre africain brandit la vitalité des lettres africaines

Affiche Salon du livre africain

© Salon du livre africain

 

Près de 200 auteurs et 80 éditeurs venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et des Caraïbes se donnent rendez-vous à Paris. Après une première édition à succès retentissant, le Salon du livre africain s’installe à nouveau à la Mairie du 6e. Ce week-end, du 17 au 19 mars 2023, partez à la découverte d’une littérature autant méconnue qu’indispensable. Participez également à des débats, des expositions, des spectacles et des projections. Le tout en entrée libre.

 

Quel que soit le genre littéraire, du livre écrit et édité en Afrique aux ouvrages publiés hors du continent, la diversité est le maître mot de cette 2e édition du Salon du livre africain. La littérature africaine d’expression française a une place de privilège. Pour autant, ce rencontre n’oubliera aucune des littératures du vaste continent : qu’elle soit en anglais, en arabe, en portugais ou dans une des 1800 langues parlées dans les 54 pays africains. Parmi les nombreux auteurs attendus, Sami Tchak, Ernis, Yamen Manaï, Marguerite Abouet, Eugène Ebodé, Calixthe Belaya, Fawzia Zouari ou encore Abdelkader Djemaï.

 

La Guinée est le pays invité d’honneur. Une conférence abordera les contributions guinéennes aux lettres africaines. La littérature de cette nation d’Afrique de l’Ouest trouve sa consécration lorsque Conakry est désignée « capitale mondiale du livre 2017 » par l’Unesco. Cette même année, l’un de ses écrivains les plus emblématiques, Tierno Monénembo (Le Roi de Kahel, 2008), reçoit le Grand prix de la francophonie décerné par l’Académie française. Parmi les autres grands noms de la littérature guinéenne figurent Camara Laye, Djibril Tamsir Niane, Fodéba Keïta, Sikhé Camara, Alioum Fantouré, Williams Sassine, Kesso Barry, Mariama Kesso Diallo et Koumanthio Diallo.

 

Des conférences, des projections, des spectacles

Deux hommages à Nelson Mandela et à Ousmane Sembène auront lieu pendant les trois jours du Salon. Une conférence rendra compte de l’héritage de l’ex-président sud-africain. Et une autre commémorera le centenaire de la naissance de l’écrivain et réalisateur sénégalais.

 

Les sujets des conférences sont très variés : L’héritage inattendu de l’Afrique aux Amériques ; Afrique du Nord-Afrique sub-saharienne : mémoires ancestrales et visions contemporaines ; Textiles traditionnels d’Afrique : entre tisser, créer et écrire ; L’Afrique comme horizon de générosité : langues, rythmes et saveurs ; La condition féminine en Afrique : État des lieux ; Madagascar : regards croisés sur l’insurrection de 1947.

 

Côté projections, le Salon accueillera l’avant-première du documentaire The Forest Maker de Volker Schlöndorff (Le tambour, 1979). Le réalisateur allemand s’intéresse au prix Nobel alternatif 2018 Tony Rinaudo, qui a œuvré à la reforestation du Sahel au Niger. La fiction Lingui, les liens sacrés (sélectionné au festival de Cannes en 2021), du franco-tchadien Mahamat Saleh Haroun, sera projeté à l’issu d’une conférence dédié au réalisateur.

 

La littérature en Afrique

La majorité des cultures africaines transmettait et continuent de transmettre, avant tout, une littérature orale. Pourtant, des livres existent depuis l’Antiquité. Les littératures égyptienne, phénicienne ou carthaginoise comptent parmi les plus anciennes du monde. La naissance d’une littérature africaine au sens « classique » du terme date de l’entre-deux-guerres. Cette production se découpe souvent entre des œuvres qui critiquent le colonialisme et des œuvres postérieures aux indépendances qui dénoncent les régimes africains autoritaires.

 

Le continent africain compte quatre lauréats du prix Nobel de littérature. Trois d’expression anglaise : le Nigérien Wole Soyinka et les Sud-Africains Nadine Gordimer et J. M. Coetzee. L’Égyptien Naguib Mahfouz est le seul écrivain en langue arabe à recevoir cette distinction. Aucun écrivain africain d’expression française n’a jusqu’à présent reçu ce prix.