Encore aujourd’hui l’Égypte antique fascine… Mais à la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle, cet engouement avait un nom propre : l’égyptomanie. Cette fureur s’est déclenchée en France avec le retour de l’expédition scientifique, volet non martial de la campagne d’Égypte de Napoléon (1798-1801). Paris commence alors à se remplir de monuments, de noms de rues et de façades qui faisaient allusion au pays des pharaons: la Place et le Passage du Caire, la Fontaine du Fellah, la Cour carrée du Louvre, la Fontaine du Palmier…
La fontaine du Fellah est l’une des plus insolites de Paris et un bel exemple du style néo-égyptien. Il s’agit d’une fontaine en applique sur un mur mesurant 2,8 mètres de hauteur. La niche évoque l’entrée d’un temple. La statue grandeur nature porte à chaque main une amphore d’où s’échappe l’eau. Recueillie dans une vasque semi-circulaire, l’eau s’écoule sur le sol dans un puisard à partir d’un mascaron de bronze en tête de lion. Au couronnement du monument, un aigle aux ailes déployées.
Fellah évoque un paysan arabe d’Égypte. Mais il y en a qui voit plutôt la statue d’Antinoüs, le favori de l’empereur Hadrien. Édifiée en 1806, ses plans sont de l’ingénieur François-Jean Bralle et les décors sculptéssont réalisés par Pierre-Nicolas Beauvalet. La statue actuelle est une copie réalisée par Jean-François-Théodore Gechter. La fontaine est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1977. (W.O.)
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