La diversité artistique du monde au Festival de l’imaginaire

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© Inni Singh / Festival de l'imaginaire

Mélodies enivrantes des Balkans. Récits merveilleux des marionnettes de Sicile. Maîtres des rituels afro‐cubains. Virtuoses de la musique hindoustanie. Chanteur mystique d’Éthiopie… Voilà quelques-unes des propositions du Festival de l’imaginaire qui aura lieu du 24 septembre au 11 décembre 2021. En tournée à Paris et en province, son but est de faire connaître au plus grand nombre la richesse et la diversité des expressions artistiques du monde entier.

Week-end inaugural

Deux ans après sa dernière édition, le Festival de l’Imaginaire vous invite à un week‐end d’ouverture dans une atmosphère de fête au Théâtre équestre Zingaro à Aubervilliers (93). King Naat Veliov & the Original Kočani Orkestar, originaires de la Macédoine du Nord, mettront à l’honneur le répertoire balkanique. Ce vendredi, 24 septembre, ils interprèteront des pièces indissociables de la danse et de la fête avec leurs mélodies enjouées et solos inspirés.

Samedi 25, ce sont les musiques populaires de l’Iran et de la Bretagne qui monteront sur scène. Originaire de Bushehr, sur la côte du golfe persique, Liana Sharifian est une des rares femmes à jouer du ney-anban, une cornemuse populaire dans le sud de l’Iran. La jeune instrumentiste sera accompagnée par son père, le virtuose Mohsen Sharifian, aux tambours zarb et tempo.

Dimanche 26, place au Théâtre de pupi siciliani, proclamé par l’Unesco «chef‐d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité́». La compagnie Figli d’Arte Cuticchio présentera le spectacle de marionnettes «La folie d’Orlando ou le merveilleux voyage d’Astolfo vers la lune». C’est l’un des chants du poème «Orlando Furioso» de Ludovico Ariosto (1474-1533). Il raconte les aventures de Charlemagne et décrit les passions amoureuses qui distraient les combattants de leurs devoirs. Des monstres et des magiciens parsèment le récit fantastique.

Poésies mystiques et makams ottomans

Le 8 octobre, au Théâtre Berthelot de Montreuil (93), poésies mystiques et makams ottomans. Fruit d’une longue histoire ancrée au carrefour de l’Europe et du Proche‐Orient et favorisant des échanges artistiques florissants entre les cultures byzantine, persane, arabe et turque, la musique classique ottomane reflète un système musical modal d’un grand raffinement.

C’est ce riche héritage musical et culturel que présentera les musiciens Murat Aydemir, Ahmet et Ali Osman Erdoğdular. Formés par les plus grands maîtres du genre, ce trio interprétera des poèmes des célèbres poètes mystiques. Il illustrera également la manière dont la poésie et la musique instrumentale s’entremêlent pour faire surgir l’essence du makam. Le but de cette entité musicale dynamique est toucher l’âme de l’auditeur.

Lyre bagana et divines expressions à la Sainte-Chapelle

Le dimanche 17 octobre, un programme en deux parties aura lieu. Les vitraux de la Sainte‐Chapelle (Paris, 1e) vibreront au rythme de la voix d’Alemu Aga et les sonorités de l’ancestrale bagana. Cet instrument à cordes occupe une place particulière dans l’univers sonore des Amhara, chrétiens d’Éthiopie. Ces sons graves et grésillants et sa symbolique puissante envoûtent le public et suscitent des émotions intenses et palpables. Les textes des chants sont composés de poèmes à sens caché ou de prières.

La deuxième partie de la soirée sera agrémentée par le chant polyphonique corse. Pour la célébration des 700 ans de la mort de Dante, l’ensemble A Ricuccata interprétera des extraits de la «Divine Comédie» dans le texte original adapté aux «versi» traditionnels. Le chant est présenté a cappella par un groupe d’hommes renvoyant à trois registres de voix qui touchent l’auditeur au cœur.

Cérémonie gnawa de Tanger

Les Gnawa, descendants d’esclaves subsahariens, sont connus pour la «līla», mot qui signifie nuit en dialecte marocain. Lors de ce rituel nocturne, musiciens et adeptes invoquent Dieu, le Prophète, les Saints, les esprits et d’autres entités invisibles. M’allem Abdelwahid Stitou est l’une des plus anciennes lignées gnawa tangéroises. Pour la première fois, père et fils montent sur scène et se partagent le guembri dans une formule intimiste. Ils interpréteront plusieurs suites musicales issues du répertoire de la «līla», chacune dédiée à une famille d’esprits spécifique. Cela se passe à l’Institut des cultures d’Islam (18e) le 5 novembre.

Le violon hindoustani

La violoniste N. Rajam figure parmi les instrumentistes de grand talent qui ont marqué la scène classique nord indienne du XXe siècle. C’est aussi l’une des interprètes qui a donné au violon ses lettres de noblesse en Inde. On la surnomme le «violon chantant». Accompagnée de sa fille Sangeeta et ses deux petites-filles Ragini et Nadini, elles aiment jouer ensemble pour partager avec le public leur amour de la musique hindoustanie.

Ce quatuor familial sera présent au Théâtre de la Ville – Espace Cardin (8e), le 14 novembre prochain. Sur scène, les quatre musiciennes alternent traits de virtuosité et passages lyriques dans une écoute et une appréciation mutuelle. La complicité et le plaisir de jouer ensemble jaillissent des questions‐réponses (sawāl-jawāb) improvisées. Par ses jeux rythmiques à la fois complexes et subtils, le joueur de tablā Munkundraj Deo participe pleinement à cet élan musical.

Chants et rythmes afro-cubains

Enfin, pour une clôture  haut en couleur, le groupe San Cristóbal de Regla déploiera ses chants et rythmes afro-cubains le 8 décembre à Aubervilliers (93) et deux jours après aux Lilas (93). À La Havane, les musiques afro‐cubaines englobent principalement trois grandes traditions liées à diverses populations africaines: lucumi renvoie pour l’essentiel aux Yorubas du Nigéria, congo est associée à la culture bantoue d’Afrique centrale et abakuá se réfère à la population Efik du Nigéria.

En tant qu’officiants, les musiciens exploitent de manière créative les systèmes mélodiques et les motifs rythmiques associés aux différents corpus musicaux, dans une polyrythmie remarquable. Aujourd’hui, ces musiques sont associées aux notions de dignité, d’égalité et se veulent représentatives de la culture cubaine. Pour ce premier voyage en Europe, San Cristóbal de Regla emporte ses différentes percussions afin de partager avec le public la richesse de son répertoire.

La Maison des cultures du monde est l’institution organisatrice du Festival l’imaginaire. Il offre une scène ouverte aux peuples et civilisations du monde contemporain. Son objectif principal est de partager avec le public l’étonnante richesse des formes d’expression à travers le monde. C’est donc une rare occasion de découvrir grands maîtres de la tradition et jeunes artistes dans les domaines de la musique, de la danse et des performances rituelles.

 

Infos pratiques

 

Paris et proche banlieue
Du 24 septembre au 11 décembre 2021
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