Fête des morts ou Halloween à Paris ? On vous aide à faire le choix !

Jour des morts

Cortor Media / Unsplash

Deux fêtes exotiques de fort ancrage local. L’une est originaire des pays anglo-saxons. L’autre, du Mexique. À l’arrivée de la Toussaint, il n’est plus rare de croiser des têtes de mort et des monstres dans les rues. Paris, ville cosmopolite, célèbre comme ailleurs les traditionnelles fêtes d’Halloween et des Morts. Chaque année, les propositions se multiplient et c’est parfois difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. PARISCOSMOP a fait le tri. Voici nos suggestions pour traverser l’épouvantable nuit du 31 octobre et pour contacter avec l’au-delà la veille du 1e novembre.

 

La Fête des morts

« Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle », Octavio Paz, prix Nobel de littérature.

 

Les fêtes indigènes dédiées aux morts sont inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2003. Elles célèbrent le retour transitoire sur terre des parents et des êtres chers décédés. Pour leur faciliter la tâche, les familles parsèment de pétales de fleurs, de bougies et d’offrandes, le chemin qui mène de la maison au cimetière. On prépare les plats préférés des défunts et on les dispose sur l’autel familial et sur la tombe. Un portrait du défunt est présent ainsi que d’objets lui appartenant et des fleurs, des calaveras, des bougies, des confettis, des croix…

 

Le plus grand soin est apporté à tous les aspects des préparatifs. Dans l’imaginaire populaire, un mort peut attirer la prospérité ou le malheur sur sa famille selon le sérieux des rituels accomplis. Ces fêtes revêtent une importance considérable dans la vie des peuples autochtones du Mexique. La fusion des rites religieux préhispaniques et des fêtes catholiques permet le rapprochement des croyances indigènes et des visions du monde introduites par les Européens.

 

Deux autels, une exposition et une conférence

L’Institut culturel du Mexique à Paris (3e) s’inspire de l’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences, au Palais Galliera (16e), et dédie son autel des morts à la peintre. Cette création originale installée au rez-de-chaussée est conçue et réalisée par des artistes mexicains. À l’étage, une exposition présente les traditions du Jour des Morts célébrées dans douze villages autochtones. Elle se compose des films documentaires et des séries photographiques de Graciela Iturbide, Lorenzo Armendáriz, Ramón Jiménez… L’autel et l’exposition sont à visiter jusqu’au 2 novembre.

 

Le collectif culturel international Nadieshda organise la fête des morts à Paris depuis maintenant 20 ans. Il inaugure un autre autel des morts à la Maison de l’Amérique latine et organise la conférence « Visions autour de la mort » le 28 octobre. Les invités sont l’historienne de l’art et spécialiste de la mort dans différentes cultures Laurence Massé. Ainsi que le guide touristique et spécialiste des cultures préhispaniques mexicaines Juan Cáceres.

 

La fête d’Halloween

Introduite aux États-Unis et au Canada par les émigrés irlandais et écossais, la fête d’Halloween est un bel exemple de métissage culturel. Cette célébration folklorique et païenne est originaire des îles Anglos-Celtes. De multiples sources la présentent comme la première de quatre grandes fêtes religieuses de l’année gaélique. Celle-ci était célébrée au début de l’automne par les Celtes et constituait une sorte de fête du Nouvel An. Halloween est d’ailleurs une contraction de l’anglais All Hallows-Even qui peut se traduire comme la veille de la Toussaint.

 

Halloween est aujourd’hui célébrée principalement dans les pays anglo-saxons : Irlande, Grande-Bretagne, États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.  et, dans une moindre mesure, dans de nombreux autres pays. La tradition moderne la plus connue veut que les enfants se déguisent avec des costumes effrayants et aillent sonner aux portes en demandant des friandises avec la formule : Trick or treat! (des bonbons ou un sort !).

 

Trick or treat!

C’est précisément la tradition moderne que vont célébrer la Librairie américaine (7e) et la Cathédrale américaine (8e). Cette dernière, comme chaque année, propose une fête Halloween. All kids, youth, and parents are welcome to join in the fun! Le samedi 29 octobre, il y aura une maison hantée, des jeux et des ateliers et, bien sûr, les enfants vont pouvoir crier Trick or treat. Déguisement exigé.

 

De son côté, la Librairie américaine devient une Haunted Library avec des parcours guidés dans le noir le soir du 29 octobre. Enfants et adultes sont les bienvenues. Il y aura des projections de films d’horreur, un concours de déguisements et la traditionnelle formule trick or treat. Si vous êtes un néophyte dans les arts d’Halloween, pas de problème : la librairie vous propose un step by step guide. Arrivez tôt tout simplement.

 

Du cinéma terrifiant et un bal gore

La soirée d’Halloween peut également être marquée par des feux de joie ou d’artifice. Mais aussi par de jeux d’enfants, la lecture de contes horrifiques et la diffusion de films d’horreur. Dans une bonne partie d’arrondissements parisiens, plusieurs cinémas proposent une programmation à crever de trouille : Six films de Tim Burton au Champo (5e) à partir de minuit et un petit déjeuner le matin ; une Halloween Movies Night au Grand Rex (2e): Shining, Dracula, L’Exorciste, Conjuring, Saw, Massacre à la tronçonneuse… ; les spectateurs déguisés pour les films Besoin Dead et Sinister au Majestic Passy (16e) auront un pack de confiseries offert ; The Rocky Horror Picture Show et une séance interactive avec la Troupe de Time Slips au Reflet Médicis (5e)…

 

Last but not least, Halloween au Point éphémère (10e). 3022. Les humains font la fête dans des spots désaffectés. Les robots, eux, trainent leurs guêtres dans les rues de la ville. Après tout, Halloween, c’est la fête de toutes les peurs. Une dystopie aussi fictive que festive. On danse, on rit, on s’amuse dans une ambiance crépusculaire qui invite à tous les excès. L’idée c’est de conjurer la peur d’un monde sans futur. DJ sets, blind test géant, karaoké de l’horreur, défilé et concours de costumes effrayants, stands de paillettes, tarot surréaliste… Rendez-vous dès 20h pour un bal gore terrifiant et joyeux jusqu’au bout de la nuit !

 

Fête des morts ou Halloween à Paris… à vous de faire le choix !